Myopathie myofibrillaire
Une maladie rare d'origine génétique qui touche le muscle. La myopathie myofibrillaire se manifeste à l'âge adulte par une faiblesse musculaire, plus marquée aux extrémités des membres notamment au niveau des jambes.
Qu’est ce que la myopathie myofibrillaire ?
Les myopathies myofibrillaires sont des maladies du muscle (myopathies), dans lesquelles il existe une désorganisation des myofibrilles (myofibrillaires).
Font partie du groupe des myopathies myofibrillaires la myopathie avec déficit primaire en desmine, les desminopathies primaire et secondaire, la myopathie avec surcharge en desmine, la myopathie avec déficit en filamine C, la myopathie avec déficit en alpha-B-cristalline, la myopathie avec déficit en protéine BAG 3, la myopathie avec déficit en ZASP, la myopathie avec déficit en myotiline, la myopathie à agrégats protéiques, la myopathie granulo-filamentaire, la myopathie avec surcharge protéique, la myopathie à corps sarcoplasmiques, la myopathie à corps sphéroïdes et certaines formes du syndrome de Stark-Kaeser.
À quoi les myopathies myofibrillaires sont-elles dues ?
Les myopathies myofibrillaires sont dues à des anomalies génétiques. Dues au hasard ces anomalies conduisent à l'absence ou au mauvais fonctionnement d'une protéine essentielle de la cellule musculaire. Il s'ensuit une désorganisation de ce qui est l'élément contractile des fibres musculaires, les myofibrilles, associée à une accumulation anormale de protéines dans la cellule musculaire.
Les anomalies génétiques en cause dans les myopathies myofibrillaires identifiées jusqu'à présent, concernent 12 protéines différentes, qui jouent toutes un rôle dans la structure, le maintien et le bon fonctionnement des myofibrilles. Il s'agit de la desmine, de l’alphaB cristalline, de la myotiline, de la protéine ZASP, de la filamine C, de la protéine BAG3, de la titine, de la protéine KY, de la protéine PYROXD1, de la supervilline, de la protéine chaperonne UNC45B et de la chaine légère 2 de la myosine.
La myofibrille, le support de la contraction musculaire
La myofibrille est formée de filaments qui parcourent la cellule musculaire dans toute sa longueur. En glissant les uns sur les autres, ces filaments peuvent raccourcir la cellule et entrainer une contraction musculaire.
Les chercheurs savent que d'autres gènes et d'autres protéines sont en cause dans les myopathies myofibrillaires, mais ils ne les ont pas encore identifiés. On est donc face à une grande diversité génétique.
Que peut-on faire ?
La prise en charge vise essentiellement à améliorer le confort de vie des personnes atteintes de myopathies myofibrillaires et à prévenir les complications, en particulier au niveau du cœur et des muscles.
- Un suivi cardiologique régulier est primordial, même en l'absence de symptôme, pour mettre en route un traitement adapté au cas où des signes cardiaques seraient détectés par les examens médicaux.
- La pratique régulière d'une activité sportive modérée adaptée aux capacités musculaires (natation, gymnastique aquatique, …) préserve la force musculaire et les capacités respiratoires et améliore l'endurance et la condition physique.
- La prise en charge orthopédique permet de ralentir l’évolution de la maladie, notamment en maintenant la souplesse des articulations (la perte de la force musculaire peut entraîner un enraidissement, voire des déformations articulaires) et sécurise la marche.
- Le conseil génétique permet d'informer et d'accompagner une personne, ou une famille, confrontée au risque de développer ou de transmettre cette maladie.
Un réseau de consultations expert
La prise en charge des myopathies myofibrillaires se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires spécialisées dans les maladies neuromusculaires, réunissant les compétences d’un neurologue, d’un médecin de rééducation (MPR), d’un généticien, d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute, d’un diététicien, et d’un psychologue.
C'est le médecin de la consultation spécialisée qui vous remet la Carte de soins et d’urgence Maladies neuromusculaires sur laquelle figure des informations importantes et actualisées sur votre état de santé. Veillez à la faire mettre à jour régulièrement par le médecin.
Où en est la recherche ?
La recherche dans les myopathies myofibrillaires a commencé dans les années 1990, lorsque les premières descriptions de ces maladies ont été publiées dans la littérature médico-scientifique. Le concept de myopathie myofibrillaire lui-même apparait pour la première fois en 1996 pour décrire un ensemble de myopathies très différentes du point de vue de leurs manifestations cliniques, mais qui présentent toutes d’importantes anomalies du réseau de myofibrilles de la fibre musculaire.
Depuis l’identification des gènes de l'αB-cristalline (CRYAB) et de la desmine (DES) en 1998. , le développement de la recherche génétique a permis de découvrir 12 gènes impliqués dans les myopathies myofibrillaires dont les gènes UNC45B et SVIL, découverts en 2020. Ces progrès ont permis de préciser les caractéristiques communes aux myopathies myofibrillaires et de développer des modèles pour étudier ces maladies en laboratoire.
Comment se manifestent-elles ?
Les myopathies myofibrillaires sont des maladies génétiques qui affectent essentiellement des personnes adultes. Elles se manifestent par une diminution de la force de certains groupes musculaires au niveau des pieds et des jambes, et plus rarement et plus tardivement, au niveau des mains et des poignets. Le muscle cardiaque peut lui aussi être atteint.
Il en existe plusieurs formes, liées à différents gènes, et qui peuvent se manifester de manière très différente les unes des autres.