SMA : focus sur les patients du registre français avec 4 copies du gène SMN2

Une analyse spécifique des données de patients présentant quatre copies du gène SMN2 issues du Registre SMA France met en évidence une forme de la maladie parfois plus sévère qu’attendu.
Mis en place en 2020, le registre SMA France collecte les données de plus de 1 000 patients atteints d’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 (SMA). S’appuyant sur ces données, une étude s’est plus particulièrement intéressée aux patients présentant quatre copies de SMN2, une forme souvent considérée comme modérée de la maladie. Menée sur 140 de ces patients, tous vivants, elle montre cependant une grande diversité de profils, qui s’avèrent plus graves qu’attendus dans cette population.
Des symptômes précoces
Les premiers symptômes sont survenus le plus souvent pendant l’enfance, avec une évolution progressive de la maladie. Sur l’ensemble des patients, 123 sont atteints de SMA de type III avec des symptômes apparus après l'âge de 18 mois, généralement avant 6 ans, et pour plus d’un tiers d’entre eux, avec une perte de la marche.
Douze sont atteints de SMA de type II, avec une apparition de la maladie au cours de leur première année de vie. Ces patients, qui ne sont pas capables de marcher de manière autonome mais peuvent se tenir debout ou marcher avec une aide, présentent une forme de la maladie plus modérée qu’attendu pour un type II. Seuls cinq patients atteints de SMA de type IV ont développé la maladie à l’âge adulte, avec une forme généralement moins sévère que les autres types.
Des patients socialement bien intégrés
Deux tiers des patients ont besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer, mais peu ont eu besoin d’une chirurgie de la scoliose ou d’une assistance ventilatoire (respectivement 12,1 % et 11,7 %). Ils étaient également peu nombreux à rapporter des troubles de la mastication ou de la déglutition (10,7 %).
Les patients sont généralement bien intégrés socialement. Un peu plus de la moitié a recours à une personne pour les aider à l’école ou à un aidant pour les adultes.
Cette analyse suggère également un « effet de genre », avec une nette prédominance masculine dans ce groupe de patients avec quatre copies du gènes SMN2 (63 %), qui n’est pas retrouvée dans la cohorte générale, et une progression de la maladie plus sévère chez les hommes que les femmes.
Des études supplémentaires seront nécessaires pour comprendre pourquoi un même nombre de copies de SMN2 présentent de telles variations en termes d’apparition des symptômes, d’évolution et de sévérité de la maladie. Ces informations seront notamment utiles pour identifier les patients à risque de développer des symptômes précoces et déterminer quand commencer un traitement, notamment dans le cadre d’un traitement présymptomatique.
Source
Spectrum of Phenotypes in SMA Patients With 4 SMN2 Copies in the French Population: Registre SMA France
Gerin L, Ropars J, Garcia-Uzquiano R et al.
Neurol Genet. 2025 Apr.