Myosite : un effet indésirable grave de certains anti-cancéreux
Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires peuvent provoquer une myopathie inflammatoire précoce.
Les myosites idiopathiques sont les plus précoces et les plus graves des effets indésirables musculaires ou articulaires auto-immuns en lien avec un traitement par inhibiteurs des points de contrôle (ou checkpoints) immunitaires (ICI). Les ICI sont des médicaments utilisés pour traiter certains cancers (de la peau, des poumons...). Lorsqu’ils provoquent une myosite, c’est après un délai médian de 31 jours seulement. La myopathie inflammatoire peut entrainer le décès (24% des cas), a fortiori si elle s’associe à une atteinte du muscle cardiaque (myocardite).
Des traitements de plus en plus répandus
Ces résultats sont issus d’une grande analyse franco-américaine des effets indésirables provoqués par les ICI déclarés dans la base de données Vigibase de l’Organisation Mondiale de la Santé. En février 2019, Vigibase comptait 1 288 cas d’effets secondaires auto-immuns rhumatologiques ou musculo-squelettiques, dont 465 myosites. Ces médicaments de plus en plus prescrits en cancérologie relèvent de l’immunothérapie, une stratégie de traitement qui consiste à stimuler le système immunitaire afin qu’il détruise lui-même les cellules tumorales. Ce faisant, les ICI favorisent également des manifestations d’auto-immunité comme les myosites, mais aussi la myasthénie.
Source
Immune checkpoint inhibitor-induced myositis, the earliest and most lethal complication among rheumatic and musculoskeletal toxicities.
Allenbach Y, Anquetil C, Manouchehri A, et al.
Autoimmun Rev. 2020 Aug;19(8):102586.