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Myopathies distales : une étude d'envergure dévoile de nouveaux aspects

Publié le
Vignette - Consultation

L’analyse des données de plus de 200 malades atteints de myopathie distale fournit des informations supplémentaires pour guider le diagnostic de ces maladies et affiner et mieux cibler la prise en charge.

Les myopathies distales représentent un groupe rare de myopathies. Une vaste étude rétrospective, la plus grande sur le sujet, décrit les caractéristiques de 219 malades suivis dans un centre expert situé dans la région de Valence en Espagne.
Dans l’ensemble, les symptômes débutent à l’âge adulte par des difficultés à la marche. L’atteinte motrice n’est pas toujours purement distale mais également parfois proximo-distale. Il peut s’y associer une atteinte du cœur, du diaphragme ou des nerfs périphériques.  

Des cas sporadiques plus difficiles à diagnostiquer

Les auteurs ont pu établir avec certitude le diagnostic génétique chez 68% des cas. En majorité, les anomalies étaient localisées dans des gènes déjà identifiés dans les myopathies distales : MYH7 (myopathie de Laing), ANO5, (anoctaminopathie), DYS (myopathie de Miyoshi), TTN (myopathie de type Udd), MYOT (myopathie myofibrillaire), DES (myopathie myofibrillaire ), GNE (myopathie de Nonaka), VCP (myopatie à inclusions héréditaires avec Paget et démence frontotemporale), DNM2 (Dynamine 2)… Des gènes impliqués dans d’autres formes de myopathies ont été aussi retrouvés. 

Le diagnostic a été plus difficile notamment pour les formes tardives, débutant après 60 ans et en l’absence d’histoire familiale. Chez ces personnes, l’atteinte était plus souvent atypique, touchant les muscles proximaux et distaux, mais aussi les muscles respiratoires et même les nerfs périphériques. 

Des liens entre myopathies distales et CMT

Certaines patients présentaient à la fois des caractéristiques de myopathie (atteinte du muscle) et de neuropathie (atteinte du nerf périphérique pouvant aller jusqu’à des troubles de la sensibilité). Les auteurs utilisent le terme "neuromyopathie" pour décrire ces situations de plus en plus reconnues où les symptômes se chevauchent. 
Elles semblent associées à quelques gènes comme HSPB1, MORC2, VCP… aussi impliqués dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth. Ces gènes interviennent dans l’autophagie, un mécanisme grâce auquel les cellules recyclent leurs déchets. Quand ce processus ne fonctionne pas correctement, des protéines s’accumulent, deviennent toxiques, et finissent par endommager plusieurs organes (protéinopathies multisystémiques). 

Vers une détection plus large des anomalies génétiques grâce à de nouveaux outils

Une étude française, soutenue par l’AFM-Téléthon décrit le diagnostic d’une famille atteinte d’une myopathie proximo-distale à début tardif due à une duplication du gène MYOT, grâce au séquençage longue-lecture. Cette technique, utilisée depuis quelques années seulement, permet de lire de longues séquences d'ADN en une seule fois et ainsi de trouver des anomalies génétiques auparavant non détectées par les technologies classiques comme des duplications, expansion de répétition, inversions ou délétions. 

Source

Clinical features, mutation spectrum and factors related to reaching molecular diagnosis in a cohort of patients with distal myopathies 
Muelas N, Carretero-Vilarroig L., Martí P. et al. J Neurol . 2025 Jan

Myotilin gene duplication causing late-onset myotilinopathy 
Spinazzi M, Savarese M, Letournel F et al. 9 Eur J Neurol . 2025 Jan