Myasthénie : résultats d’une étude française du rituximab
Les résultats d’une étude rétrospective sur le rituximab montrent qu’il est efficace chez la moitié des patients atteints d’une myasthénie réfractaire.
Déjà utilisé dans le traitement de certains cancers, le rituximab est un médicament qui bloque l'activité des lymphocytes B. Il y a peu d’études sur l’intérêt du rituximab dans le traitement de la myasthénie réfractaire. Celles qui existent sont toutes des études rétrospectives concernant un petit nombre de patients.
Une étude rétrospective française monocentrique de l’utilisation du rituximab dans la myasthénie réfractaire de 2004 à 2015 a été réalisée. Elle a permis d’analyser le suivi de 28 personnes atteintes de myasthénie réfractaire : 21 présentant des auto-anticorps dirigés contre le récepteur de l’acetylcholine (RACh), 3 présentant des auto-anticorps dirigés contre MuSK et 4 chez qui on ne retrouve ni auto-anticorps anti-RACh, ni auto-anticorps anti-MuSK.
Les résultats publiés en décembre 2016 montrent que le rituximab n’a été efficace que chez la moitié des patients (un résultat légèrement plus faible que ceux de précédentes études rétrospectives qui avoisinaient les 75-80%). L’amélioration est significative à 6 mois de traitement et se stabilise jusqu’à 3 ans de traitement. Le rituximab s’avère particulièrement efficace chez les 4 patients présentant des auto-anticorps anti-MuSK et les 3 patients chez qui on ne retrouve ni auto-anticorps anti-RACh, ni auto-anticorps anti-MuSK.
De nouvelles études, prospective et en double aveugle, sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats.
Source
Resistant myasthenia gravis and rituximab: A monocentric retrospective study of 28 patients.
Afanasiev V, Demeret S, Bolgert F, Eymard B, Laforêt P, Benveniste O.
Neuromuscul Disord. 2016 (Dec).