Amyotrophie spinale proximale
Ce sont des maladies rares d'origine génétique qui touchent le motoneurone. Elles se manifestent par une faiblesse musculaire de gravité variable, qui peut débuter à la naissance, dans l'enfance ou à l'âge adulte.
Que sont les amyotrophies spinales proximales ?
Il s'agit de maladies rares, d'origine génétique, qui touchent les cellules nerveuses qui commandent les muscles : les motoneurones. Elles sont dites "proximales" car l'atteinte musculaire concerne principalement les muscles des membres les plus proches du tronc (muscles proximaux) : muscles des épaules et des bras pour les membres supérieurs et muscles des hanches et des cuisses pour les membres inférieurs.
Différentes formes d'amyotrophie spinale proximale
- L'amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN1 (SMA) est la plus fréquente des amyotrophies spinales proximales. Il en existe plusieurs formes (types I à IV) selon l'âge de début et la sévérité des symptômes. Le terme d' "amyotrophie spinale infantile" est parfois aussi employé pour désigner les formes d'amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN1 débutant chez le tout-petit ou l'enfant.
En savoir plus sur l'amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN1.
Les autres formes d'amyotrophies spinales proximales sont extrêmement rares. Elles ne touchent souvent que quelques familles dans le monde, parmi lesquelles :
- l'amyotrophie spinale avec hypoplasie ponto-cérébelleuse a été décrite en 1961. Elle se manifeste dans les 6 premiers mois de vie par une faiblesse musculaire et une hypotonie (amyotrophie spinale) auxquelles vont se rajouter des difficultés de coordination (atteinte cérébelleuse). Elle se transmet sur le mode autosomique dominant. L'anomalie génétique en cause a été découverte en 2009. Elle implique le gène VRK1, qui code une enzyme essentielle à la formation du noyau cellulaire.
- l'amyotrophie spinale récessive liée à l'X avec arthrogrypose a été décrite en 1991. Elle se manifeste dès la naissance par une hypotonie et une faiblesse musculaire (amyotrophie spinale) associées à une ankylose de certaines articulations (arthrogrypose). Elle se transmet sur le mode récessif lié au chromosome X. Elle est due à des anomalies découvertes en 2008 dans le gène UBE1, ce qui entraine un dysfonctionnement dans la dégradation et le recyclage des protéines (voie ubiquitine-protéasome).
- Il existe d'autres formes telles que celle prédominant aux membres inférieurs (SMA-LED) liée à des anomalies des gènes DYNC1H1 et BICD2, celle avec épilepsie myoclonique progressive (SMA-PME) liée à des anomalies dans le gène ASAH1, la maladie de la corne antérieure de la moelle avec arthrogrypose léthale (LAAHD) liée à des anomalies dans le gène GLE1…
À quoi sont-elles dues ?
Toutes les amyotrophies spinales proximales sont des maladies d’origine génétique : elles sont dues à des anomalies (mutation) de l'ADN. Plusieurs gènes ont été identifiés comme étant impliqués une forme d'amyotrophie spinale proximale : le gène SMN1 (pour la forme la plus fréquente) ou encore les gènes DYNC1H1, BICD2, ASAH1, VRK1, UBE1...
Ces anomalies entrainent à la dégénérescence de cellules nerveuses situées dans la moelle épinière qui commandent l'activité musculaire, les motoneurones périphériques (on parle aussi de neuronopathie motrice). Les nerfs moteurs par lesquels passe la commande des mouvements sont lésés et meurent. L'ordre du mouvement n'est plus acheminé aux muscles. Inactifs, ceux-ci s'affaiblissent, s'atrophient et se rétractent.
Où en est la recherche ?
La recherche dans les amyotrophies spinales proximales est particulièrement intense dans le domaine de l'amyotrophie spinale proximale liée àSMN1 (SMA).
Lire les Avancées de la recherche dans l'amyotrophie spinale liée à SMN1
Les autres formes d'amyotrophies spinales proximales font elles aussi l'objet de travaux de recherche à travers le monde. Grâce aux progrès réalisés pour les techniques d'analyse de l'ADN, les connaissances sur ces maladies extrêmement rares progressent :
- Très récemment, une anomalie du gène CAPN1 qui code la calpaïne 1 a été retrouvée chez un frère et une sœur atteints d’une forme d’amyotrophie spinale proximale débutant à l’âge adulte et non liée à SMN1.
- De nouvelles anomalies ont été récemment identifiées dans les gènes DYNC1H1 et BICD2 à l'origine de la SMA prédominant aux membres inférieurs (SMA-LED). Ces travaux ont permis de mieux caractériser cette forme d'amyotrophie spinale proximale sur le plan clinique et génétique.
- Le gène ASAH1, déjà connu pour être en cause dans l’amyotrophie spinale proximale avec épilepsie myoclonique progressive (SMA-PME) est aussi impliqué dans une forme d'amyotrophie spinale proximale sans épilepsie myoclonique progressive.
Ces maladies pourraient aussi bénéficier des travaux menés dans l'amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 notamment ceux visant à protéger les motoneurones des agressions extérieures.
Que peut-on faire ?
Le diagnostic et la prise en charge d'une amyotrophie spinale proximale se conçoivent au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires spécialisées dans les maladies neuromusculaires.
Un suivi médical régulier empêche ou retarde la survenue de certaines conséquences de la faiblesse musculaire. Cette prise en charge est adaptée aux capacités physiques et à l'âge de la personne et améliore le confort de vie au quotidien.
- La prise en charge orthopédique (kinésithérapie...) vise à limiter la fonte musculaire, à préserver la force musculaire et à entretenir la liberté des mouvements.
- Un suivi respiratoire doit être mis en place précocement, dès le diagnostic connu. Lorsqu'il existe une atteinte des muscles respiratoires, celle-ci requiert une prise en charge spécifique.
- En cas de troubles de la parole et/ou de difficultés à avaler, une rééducation spécifique par un orthophoniste limite la gêne qu'ils occasionnent.