Une journée pas comme les autres à l'Institut des neurosciences de Grenoble

L'équipe "Muscles et pathologies" de l'Institut des neurosciences de Grenoble, animée par Isabelle Marty, mène des travaux sur le relâchement du calcium dans les muscles, dont les défaillances sont à l'origine de la myopathie à cores centraux, et oeuvre à l'élaboration d'une stratégie thérapeutique.

C'est dans ce contexte prometteur que l'équipe a organisé une journée Portes Ouvertes le 21 juillet dernier pour recevoir des malades et leurs familles. En plus de la visite du laboratoire, différents ateliers étaient organisés et ont permis aux familles de participer : Etude de l'ADN avec recherche de mutation dans un gêne, culture de cellules musculaires, caractérisation des cellules musculaire par microscopie. Etudiants, techniciens, chercheurs, généticiens se sont succédés pour faire les démonstrations. Ainsi certains malades ont pu directement observer au microscope les cultures et les marquages immunologiques, une façon concrète d'appréhender la recherche et de mieux comprendre le mécanisme de la maladie.  

Isabelle Marty revient sur cette journée : "Notre démarche, vis-à-vis des familles présentes, était de montrer le lien entre le diagnostique et le développement thérapeutique, de faire comprendre à quoi servent les prélèvements que nous demandons aux malades, et pourquoi la recherche prend du temps et coûte autant d'argent. Toute l'équipe présente avec moi a pris le temps de répondre à toutes les questions dans une ambiance chaleureuse. (...) Et puis, il y a eu les ateliers, où là c'est devenu du concret : par exemple tous ceux qui le souhaitaient ont pu obtenir une précipitation d'ADN par addition d'ethanol. Certains ont aussi pu utiliser le microscope confocal*. Notre objectif était là : sensibiliser à la recherche en dépassant la simple théorie."

Mais l'enthousiasme de la découverte ne fut pas seulement du côté des familles, nous explique Isabelle Marty : " Ce fut aussi un moment fort pour l'équipe. Rencontrer des enfants atteints de maladies neuromusculaires, prendre leur temps de leur expliquer notre travail, obtenir en direct leurs participations et réactions, ne pouvaient laisser insensibles les chercheurs et étudiants qui habituellement ne travaillent que sur des souris. Là aussi, c'est du concret, c'est se confronter à la pertinence de nos recherches. Et là aussi, ce type de rencontre ne peut que nourrir notre détermination à avancer, notamment chez nos étudiants pour leurs projets de recherches actuels et futurs."

 Crédit photo : Jean-Jacques Bernard

 *Microscope capable de réaliser des séries d'images à différents niveaux de profondeur permettant ainsi de recréer en temps réel une vue tridimensionnelle de l'échantillon observé.