Un essai de thérapie génique pour la myopathie de Duchenne
Généthon a obtenu, le 30 novembre 2020, le feu vert de l’ANSM pour démarrer un essai de thérapie génique innovant dans la myopathie de Duchenne. Une étape historique pour le laboratoire du Téléthon.
Généthon, le laboratoire de l’AFM-Téléthon dédié à la conception et au développement de produits de thérapie génique, a obtenu le 30 novembre l’autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) pour démarrer en France un essai clinique multicentrique international pour le traitement de la myopathie de Duchenne.
Cet essai a pour objectif d’évaluer la tolérance et l’efficacité d’une thérapie génique innovante conçue à Généthon, associant un vecteur viral de type AAV et une version raccourcie du gène de la dystrophine, une « microdystrophine ».
« C’est un moment extrêmement symbolique. Il y a 60 ans, Yolaine de Kepper, maman de quatre garçons atteints de myopathie de Duchenne, créait notre association pour faire exister des maladies oubliées de la science et de la médecine… Et, il y a 33 ans, Bernard Barataud et Pierre Birambeau, pères d’enfants concernés par cette maladie, créaient le Téléthon pour donner aux chercheurs les moyens de mener ce combat à grande échelle. Nous nous sommes levés pour que plus personne ne vive ce que nous avons vécu, la mort d’un enfant. Il aura fallu autant de temps de recherche et développement pour trouver les armes nécessaires mais le démarrage de cet essai illustre notre détermination, avec les chercheurs, à imaginer, concevoir et développer des thérapies innovantes pour des maladies complexes comme la myopathie de Duchenne. Je pense aujourd’hui à tous ces petits soldats que nous avons perdus, à toutes les familles qui ont tant attendu ce moment, à mon fils. » témoigne Laurence Tiennot-Herment, Présidente de l’AFM-Téléthon.
Une technologie innovante
La thérapie génique utilisée dans cet essai associe un vecteur viral de type AAV et une version raccourcie du gène de la dystrophine, la microdystrophine, conçue par des chercheurs et experts de Généthon, en collaboration avec l’équipe du Pr George Dickson (Université de Londres) et l’équipe nantaise de Caroline Le Guiner (laboratoire de thérapie génique, CHU/Inserm).
Suite aux résultats positifs observés dans les études précliniques en termes d’efficacité et de sécurité (Nature Communications, juillet 2017), Généthon et Sarepta Therapeutics, leaders de la médecine génétique de précision pour les maladies rares, ont annoncé une collaboration pour finaliser le développement préclinique puis co-développer le programme clinique.
Un essai international multicentrique
« De la recherche translationnelle à la clinique, Généthon a porté ce candidat-médicament qui est le résultat concret d’années de recherches de pointe menées au sein de notre laboratoire. Au-delà de la France, Généthon prévoit d’étendre cet essai au Royaume Uni, aux Etats-Unis et en Israël. Cet essai dans une maladie emblématique marque une nouvelle étape décisive pour Généthon, créé il y a 30 ans par l’AFM-Telethon. » déclare Frédéric Revah, Directeur Général de Généthon.
Dans le cadre de cet essai international, coordonné par le Pr Francesco Muntoni (Hôpital du Great Ormond Street Hospital, Londres), de jeunes garçons atteints de myopathie de Duchenne seront inclus en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Israël.
En France, l'essai se déroulera dans plusieurs centres investigateurs : I-motion, à Paris (Pr Odile Boespflug-Tanguy), l’Hôpital Hautepierre à Strasbourg (Pr Vincent Laugel), et les hôpitaux à Brest, Bordeaux, Lyon, Marseille et Lille.
Une étude internationale de pré-inclusion a déjà démarré dans les centres investigateurs en France. Cette étude, suivra, pendant une période de 3 mois à 3 ans, une centaine de jeunes garçons, âgés de 5 à 9 ans, ayant conservé leur capacité de marche, et permettra d’identifier les enfants qui pourraient être inclus dans l’essai de thérapie génique et de suivre l’évolution naturelle de la maladie.