Thérapie génique : Résultats consolidés jusqu’à deux ans de l’essai de Généthon pour la myopathie de Duchenne

Présentés le 17 mai au congrès 2025 de la société américaine de thérapie génique et cellulaire, les résultats de l’essai mené par Généthon pour la myopathie de Duchenne démontrent la stabilisation des fonctions motrices et une baisse significative et durable du taux de CPK chez les patients traités à la dose efficace. La phase pivotale est prévue mi-2025 en Europe et aux États-Unis.
Des résultats cliniques positifs jusqu’à 2 ans
Généthon a présenté, lors du congrès annuel de l’American Society of Gene & Cell Therapy (ASGCT) à la Nouvelle-Orléans, les données jusqu’à 2 ans de suivi de son essai clinique de thérapie génique (GNT0004) pour la myopathie de Duchenne. Cinq patients, âgés de 6 à 10 ans, ont été traités : deux à la première dose et trois au second palier de dose (3x10¹³ vg/kg).
La première partie de l’essai, visant à sélectionner la dose optimale et à évaluer la tolérance ainsi que les premières preuves d’efficacité, a permis de déterminer la dose efficace (3x10¹³ vg/kg) pour la phase pivot de l’essai, prévue mi-2025.
Maintien des fonctions motrices et chute du taux de CPK
Les résultats de sécurité, d’efficacité et de pharmacodynamie montrent une bonne tolérance du GNT0004, administré avec un traitement prophylactique immunologique transitoire. Les données d’efficacité sont observées tant en termes d’expression de microdystrophine, de baisse du taux de CPK, que de critères cliniques (NSAA, tests chronométrés).
Chez les malades traités à la dose efficace, une amélioration ou une stabilisation prolongée des fonctions motrices est observée, ainsi qu’une réduction significative et persistante du taux de créatine kinase (CPK), un marqueur clé de la souffrance musculaire.
Un an après traitement, la comparaison des trois patients traités à la dose efficace avec un groupe de 34 patients non traités, appariés en âge et suivis dans les mêmes centres, montre une différence de +4,7 points sur l’échelle NSAA, reconnue internationalement.
Résultats à 24 mois post-traitement
Chez les deux patients ayant atteint deux ans de suivi après traitement à la dose efficace, l’essai montre une stabilisation des fonctions motrices mesurées par la NSAA, contrairement à la baisse continue observée chez les patients non traités.
Pour l’un d’eux, l’amélioration permet d’atteindre le score maximum de 34 à 12 mois, confirmé à 24 mois après traitement.
La chute du taux de CPK est stabilisée entre 50 % et 87 %, avec une moyenne supérieure à 75 % à 18 mois post-traitement. Cette baisse est persistante jusqu’à 24 mois pour les deux premiers patients traités à la dose efficace.
Profil de sécurité confirmé
Le profil de sécurité du GNT0004 est confirmé à deux ans post-injection, sans effet secondaire grave à la dose sélectionnée. Cette dose est notablement inférieure à celles utilisées dans d’autres essais de thérapie génique pour la myopathie de Duchenne.
« Les résultats du traitement par notre thérapie génique GNT0004 sont très positifs chez les patients traités à la dose de 3.10¹³ vg/kg, tant en termes d’expression de la micro-dystrophine que de critères d’efficacité cliniques. Outre ses résultats, l’atout de notre produit réside dans la dose sélectionnée pour la phase pivot qui est inférieure à celles utilisées dans d’autres essais de thérapie génique pour la myopathie de Duchenne. Nous préparons actuellement la phase pivot que nous mènerons en Europe et aux États-Unis », a déclaré Frédéric Revah, Directeur Général de Généthon.
Un vecteur ciblé pour les tissus musculaires et cardiaques
Le produit GNT0004 est composé d’un vecteur AAV8 et du transgène optimisé hMD1, une version raccourcie mais fonctionnelle du gène de la dystrophine. Le vecteur est conçu pour s’exprimer dans les muscles et le cœur, grâce à une séquence promotrice spécifique Spc5-12. Il est administré par injection intraveineuse unique.
Développé par Généthon, en collaboration avec les équipes du Pr Dickson (University of London, Royal Holloway) et de l’Institut de Myologie (Paris), l’essai combine les phases I/II/III. Il est mené en France et au Royaume-Uni chez des garçons de 6 à 10 ans atteints de myopathie de Duchenne et capables de marcher.