Thérapie génique : la micro-dystrophine restaure la force musculaire dans la myopathie de Duchenne
Des chercheurs sont parvenus à restaurer la force musculaire et à stabiliser les symptômes cliniques de chiens naturellement atteints de la myopathie de Duchenne.
Dans le cadre d’une collaboration internationale, les équipes de Généthon, de l’Inserm (Unité mixte Inserm/Université de Nantes/CHU de Nantes1089) et de l’université de Londres (Royal Holloway), ont démontré l’efficacité d’une thérapie génique innovante dans le traitement de la myopathie de Duchenne. En effet, après une injection de micro-dystrophine (une version « raccourcie » du gène de la dystrophine) via un vecteur-médicament, les chercheurs sont parvenus à restaurer la force musculaire de chiens naturellement atteints de la myopathie de Duchenne. Une première. Ces travaux publiés ce jour dans Nature Communications ont été réalisés grâce au soutien du Téléthon.
Les équipes du laboratoire Généthon ont développé, en collaboration avec l’équipe du Dr Dickson (Université de Londres), et produit un médicament de thérapie génique associant un vecteur viral de type AAV et une version raccourcie du gène de la dystrophine (environ 4000 paires de bases), permettant la production d’une protéine fonctionnelle. L’équipe du Dr Le Guiner ont testé ce traitement innovant chez 12 chiens naturellement atteints de la myopathie de Duchenne.
En injectant cette micro-dystrophine par voie intraveineuse, donc dans le corps entier des chiens, les chercheurs ont constaté la réexpression d’un haut niveau de dystrophine et une restauration significative de la fonction musculaire avec une stabilisation des symptômes cliniques observée pendant plus de 2 ans après l’injection du médicament. Aucun traitement immunosuppresseur n’a été administré au préalable et aucun effet secondaire n’a été observé.
« Cette étude préclinique démontre la sécurité et l’efficacité de la micro-dystrophine et permet d’envisager le développement d’un essai clinique chez les patients. En effet, c’est la première fois que l’on parvient à traiter le corps entier d’un animal de grande taille avec cette protéine. De plus, cette approche innovante permettrait de traiter l’ensemble des patients atteints de myopathie de Duchenne quelle que soit la mutation génétique en cause » déclare Caroline Le Guiner, ingénieur hospitalier au CHU de Nantes, auteure principale de cette étude.