Simplifier les démarches : une nécessité
La loi du 11 février 2005 a créé les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) qui devait simplifier les démarches et procédures tout en prenant en compte le projet de vie des personnes. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Pour l’accès aux dispositifs et aux prestations, le parcours du combattant des personnes en situation de handicap est unanimement ressenti comme une « double peine » et un fardeau supplémentaire incompréhensible. Quelle que soit la situation de handicap, il y a pour tous un fossé entre la réalité et la promesse de la loi de 2005 d'un guichet unique permettant d'avoir accès rapidement et simplement à des réponses adaptées.
- Les dispositifs et les dossiers sont complexes,
- Les délais de traitement restent excessivement longs et souvent incompatibles avec les besoins des personnes.
Bien qu'une simplification soit indispensable, celle-ci ne doit toutefois en aucun cas se faire au détriment de l’évaluation individuelle et de réponses adaptées au projet de vie de chacun.
L’AFM-Téléthon demande un choc de simplification et d’efficacité , respectueux de l’individualisation des réponses.
Témoignage ...
Michel Bonnaire, père d’Alexandre, 30 ans, Antoine, 27 ans, et Matthieu, 22 ans
Comparé au flou artistique qui prévalait avant 2005, nous avons maintenant des textes sur lesquels nous appuyer pour faire valoir nos droits.Car, hélas, il faut souvent se battre pour les faire valoir. Et c’est là que le bât blesse. Certaines Maisons départementales des personnes handicapées, dont la mienne, ne jouent pas ou plus le jeu. Ainsi, mes fils ont tous à peu près le même degré d’atteinte. Pourtant, quand Alexandre a demandé la PCH pour avoir des aides humaines, il a obtenu moitié moins d’heures qu’Antoine : l’évaluation n’était plus fondée sur ses besoins réels mais sur des critères comptables. De même, il a fallu que, mon dernier fils, Matthieu, chute dans l’escalier et que je menace d’attaquer la MDPH pour que ma demande de financement pour installer un monte-escalier et aménager la salle de bains trouve enfin un écho au bout de deux ans et demi. Enfin, la MDPH n’a jamais sollicité elle-même des financeurs autres que le Conseil général pour compléter la PCH, ni suivi si les aides accordées nous étaient bien versées, missions que la loi lui avait pourtant assignées. »