Sexualité, parentalité : du grain à moudre pour faire progresser la citoyenneté des personnes en situation de handicap
Comment rendre effectif le droit des personnes en situation de handicap à une vie intime, affective et sexuelle et à la parentalité ? En organisant un colloque en ligne sur cette question, du 14 au 17 février, le Comité parentalité, dont l’AFM-Téléthon est membre, entendait porter la voix des personnes concernées auprès des pouvoirs publics. Bilan concluant.
340 inscrits, une centaine de participants à chaque atelier, la présence de quatre acteurs clés des politiques du handicap — Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Céline Poulet, secrétaire générale du Comité interministériel du handicap, Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, et Jérémie Boroy, président du Comité national consultatif des personnes handicapées : le colloque du Comité parentalité sur la sexualité et la parentalité a suscité un réel intérêt.
Surtout, il a permis de récolter de multiples témoignages sur le vécu des personnes en situation de handicap, qui vont alimenter le plaidoyer du Comité pour assurer l’effectivité de leur citoyenneté dans ces domaines. Dès la séance de clôture, celui-ci a d’ailleurs présenté une première synthèse de ses revendications. Entre autres exemples :
• Permettre aux personnes en situation de handicap de bénéficier d’une éducation sexuelle, sujet encore largement tabou, en particulier dans les établissements médico-sociaux.
• Développer la pair-aidance pour favoriser leur empowerment et les aider à prendre confiance dans leurs capacités à accéder à une vie affective et sexuelle épanouissante et à devenir parents.
• Sensibiliser et former les professionnels concernés (gynécologues, personnels médico-sociaux, administratifs…) aux attentes et besoins des personnes en matière de santé sexuelle, de sexualité et de parentalité, afin de mieux lutter contre les discriminations. Et ce, quel que soit les types de handicap, les formes de sexualité ou les identités de genre.
• Aménager la prestation de compensation du handicap (PCH) dédiée à la parentalité, notamment pour que les financements attribués soient individualisés en fonction des besoins, et non forfaitaires, et que tout parent nécessitant une aide humaine pour s’occuper de son enfant puisse y avoir accès, même s’il n’est pas lui-même éligible à la PCH aide humaine.
• Participer au pilotage national des structures d’accompagnement des personnes en situation de handicap que le gouvernement doit déployer dans chaque région : les centres ressources vie affective et sexuelle, chargés de les informer et de les orienter vers les bons interlocuteurs, et les services d’accompagnement à la périnatalité et à la parentalité des personnes en situation de handicap (SAPPH). Le Comité parentalité entend ainsi veiller à leur efficacité et à l’équité de traitement de leurs usagers sur le territoire (partage des bonnes pratiques, des outils informatiques, etc.).
• Ou encore soutenir l’avancée obtenue sur le front de l’assistance sexuelle : le Comité consultatif national d’éthique a en effet recommandé la mise en place d’expérimentations, qu’il s’agit à présent de concrétiser.
Le Comité parentalité va maintenant transmettre ses revendications aux pouvoirs publics et publiera prochainement les actes du colloque. Son objectif : obtenir de premiers résultats avant la fin du quinquennat.