« The Sessions », secoue les émotions… et les préjugés
Primé au festival de cinéma de Sundance, The Sessions traite d’un sujet délicat : la sexualité des personnes handicapées. Et relance du même coup le débat sur l’assistance sexuelle.
Inspiré de la vie du poète et journaliste Mark O’Brien, paralysé par la polio dès son enfance, The Sessions raconte, sans pathos, comment sa rencontre avec une assistante sexuelle va l’aider à découvrir l’amour. « Le grand mérite de cette histoire c’est de montrer une certaine réalité et ainsi de sortir du fantasme. Non, l’assistance sexuelle n’est pas une forme de prostitution déguisée, ni ghettoïsante, bien au contraire », explique Julia Tabath, administratrice de l’AFM-Téléthon et vice-présidente de CH(s)OSE, une association qui milite pour l’accès à la sexualité des personnes handicapées.
The Sessions se déroule à la fin des années 1980, en Californie. A 38 ans, Mark O’Brien passe la plus grande partie de la journée dans un poumon d’acier. Sa crainte est de mourir sans avoir perdu sa virginité. Mark O’Brien va alors se tourner vers une assistante sexuelle, une aide autorisée dans l’état américain. Et il met dans la confidence son prêtre. Cette expérience va alors bouleverser sa vie et lui permettre, notamment, de connaître le grand amour jusqu’à la fin de sa vie, onze années plus tard.
Depuis sa sortie en France le 6 mars, The Sessions a rencontré un franc succès auprès des spectateurs. Il a également obtenu 5 prix, dont celui du festival de cinéma de Sundance. Le lancement du film sort quelques mois après l’avis défavorable du Comité national Consultatif d’Ethique (CCNE) sur l’autorisation de l’assistance sexuelle en France.
Pourtant, dans les pays où ce service est autorisé, « les retours sont positifs», souligne Julia Tabath : « Les caresses et l’attention prodiguée contribuent à débloquer des choses qui vont au-delà du sexe, comme la confiance en soi et l’ouverture aux autres. » Et l’amour dans tout ça ? «A partir du moment où pouvoir séduire devient envisageable, tout peut arriver, non ? »