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Retour sur les 21e Journées de la Société française de myologie

Publié le
Vignette Actualité - Congrès Journées de la Société française de myologie 2024

Entre recherche fondamentale et clinique, ces nouvelles journées qui se sont déroulées cette année à Clermont-Ferrand ont permis de mettre en lumière les travaux les plus récents des spécialistes du muscle.

La montée en puissance des thérapies antisens

Les thérapies antisens reposent sur l’utilisation d’un petit fragment d’acide nucléique, ADN ou ARN, qui va se lier à un ARN messager cible pour inactiver la fabrication d’une protéine spécifique ou modifier sa structure. Cela permet selon les cas de se protéger d’un élément toxique pour la cellule ou de réparer une protéine mal formée. Elles sont de plus en plus souvent étudiées dans des maladies génétiques, à l’image de la maladie de Steinert avec l’arrivée de plusieurs essais cliniques. Guillaume Bassez (neurologue à l’Institut de myologie, Paris) a présenté les conclusions de l’essai MARINA qui a évalué l’AOC 1001 (ou Del-desiran) et les résultats préliminaires de l’essai ACHIEVE qui est en train de tester le DYNE-101. Ces deux candidats-médicaments auraient diminué la myotonie et stabilisé, voire légèrement augmenté, la force musculaire des patients atteints de maladie de Steinert traités. 

L’approche antisens fait aussi partie des nombreuses pistes à l’étude dans la myopathie de Duchenne. C’est le cas notamment du DYNE-251 en cours d’évaluation dans l’essai DELIVER. Les premières données indiquent une tendance à l’amélioration de la marche des patients traités. 

Les organoïdes modernisent la recherche

Plusieurs présentations ont porté sur ces « petits organes » qui viennent compléter l’arsenal de modèles biologiques disponibles pour la recherche en laboratoire. Contrairement aux modèles cellulaires qui sont développés en culture sur une couche (en deux dimensions), les organoïdes sont capables de s’organiser dans l’espace tridimensionnel pour reconstituer la structure et la fonction d’un organe entier, permettant d’en comprendre le fonctionnement et de tester de nouveaux traitements. Un organoïde neuromusculaire est ainsi capable de former des jonctions neuromusculaires fonctionnelles et pourra servir de modèle dans la myasthénie auto-immune notamment. Un nouvel outil mis au point par le chercheur Juan Fernandez-Costa (Institute for Bioengineering of Catalonia (IBEC) à Barcelone, Espagne) a été présenté qui est utilisé pour faire du criblage à haut débit dans la myopathie de Duchenne.

L’épigénétique aide à comprendre la complexité de certaines maladies neuromusculaires

L'épigénétique désigne des modifications de l’ADN qui affectent l’activation ou l’inactivation des gènes sans altérer la séquence de l'ADN. Ces modifications épigénétiques sont impliquées dans plusieurs maladies neuromusculaires et constituent une cible intéressante pour de nouvelles thérapies.
Elles expliquent pourquoi certaines femmes porteuses d’une anomalie du gène DMD développent une atteinte cardiaque ou musculaire alors que d’autres non, comme l’a souligné une présentation d’Helge Amthor (neuropédiatre à l’Hôpital Raymond-Poincaré de Garches).

La chercheuse Frédérique Magdinier du laboratoire Marseille Medical Genetics a fait un point sur la myopathie facio-scapulo-humérale (FSHD), maladie impliquant également des mécanismes d’épigénétique. Son équipe s’intéresse plus particulièrement au gène SMCHD1, qui est muté chez 80% des patients atteints d’une FSHD2 et qui agit sur la relaxation de la chromatine.

Sources :
G Bassez (2024). Essais thérapeutiques en cours. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

G Bassez (2024). Insights from DM1 Natural History and an Update on the Ongoing ACHIEVE Phase 1/2 Clinical Trial. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

L De Waele (2024). Lessons Learned from DMD and Update on the Ongoing DELIVER Phase ½ Clinical Trial. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

J Enriquez (2024) Generating motor neuron and muscle diversity. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

J Fernandez-Costa (2024). Bioegineered human skeletal muscle for developmentof novel therapies for DMD. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

H. Amthor (2024) About the myonuclear domain of dystrophin. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

F Magdinier (2024). Organisation chromatinienne et structure des noyaux dans la FSHD. JSFM 2024. Clermont-Ferrand, France

Pour aller plus loin

Avancées 2024 dans les dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker
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Avancées 2024 dans la myopathie facioscapulo- humérale
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Avancées 2024 dans la myasthénie auto-immune
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Avancées 2024 dans la maladie de Steinert
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