Recherche : développement d'une thérapie génique pour la calpaïnopathie
Une nouvelle étape a été franchie par des chercheurs à Généthon dans la mise au point d'une thérapie génique pour soigner la calpaïnopathie, une maladie rare des muscles.
La calpaïnopathie, maladie dont est atteint Jonas, l'un des visages du Téléthon 2019, est l'une des myopathie des ceintures les plus fréquentes. Elle touche moins de 10 personnes sur 100 000 et se caractérise par une faiblesse musculaire progressive au niveau du bassin (ceinture pelvienne) et des épaules (ceinture scapulaire).
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Depuis plusieurs années, les chercheurs de Genethon travaillent à la conception d'une thérapie génique capable de compenser chez les personnes malades l'absence de calpaïne 3, une protéine essentielle aux muscles squelettiques. C'est désormais chose faite avec l'identification d'un mécanisme expliquant comment l'activité de la calpaïne 3 est régulée de manière différente dans le coeur et dans les muscles squelettiques.
Lors de précédents travaux, l’équipe du laboratoire Généthon avait mis au point des vecteurs de thérapie génique efficaces pour restaurer l’expression de la calpaïne 3 dans les muscles. Cependant, ils avaient observé que lorsque cette protéine, normalement présente uniquement dans les muscles squelettiques, s’exprimait également dans le coeur, elle pouvait devenir toxique. Lever l’obstacle de cette cardiotoxicité était donc un enjeu majeur pour la poursuite des travaux.
En parallèle du développement de nouveaux vecteurs, l’équipe s’est attachée à comprendre les mécanismes responsables de la toxicité. Elle a identifié un mécanisme expliquant comment l’activité de la calpaïne 3 est régulée dans le muscle squelettique. Une région particulière de la titine, une protéine impliquée dans l’élasticité du muscle, sur laquelle s’accroche la calpaine 3, joue un rôle inhibiteur de l’activité enzymatique. Elle a également montré les différences de régulation dans le coeur chez l’homme et l’animal.
Cette découverte participe à la conception de produits de thérapie génique permettant d’exprimer la calpaine 3 uniquement dans les muscles squelettiques et éviter une éventuelle toxicité du traitement pour le coeur. Une découverte qui renforce la sécurité des médicaments de thérapie génique développés à Généthon, comme l'explique Isabelle Richard responsable de l'équipe du laboratoire de l'AFM Téléthon : « Depuis que j’ai découvert le gène responsable de la maladie en 1995, nous travaillons d’arrache-pied pour trouver une solution thérapeutique pour la calpaïnopathie. Avoir identifié le mécanisme qui régule l’activité de la calpaïne 3 laisse penser qu’il sera possible de traiter l’Homme sans risque ! »
Vaincre la maladie c’est enfin possible. Ensemble, construisons les prochaines victoires.