PGM1-CDG : la thérapie génique protège le cœur des souris
Une étude internationale montre qu’apporter une copie fonctionnelle du gène PGM1 chez une souris modèle de l’anomalie congénitale de la glycosylation associée à PGM1 permet de stopper la progression de la manifestation la plus sévère de la maladie, la cardiomyopathie, voire d’en prévenir l’apparition.
L’anomalie congénitale de la glycosylation associée à PGM1 est responsable d’une capacité réduite de sa fonction, c’est-à-dire d’ajout de petites molécules de sucres sur d’autres molécules comme les protéines. Les malades peuvent présenter de nombreuses manifestations, dont la plus sévère est un affaiblissement précoce des parois du cœur causant un élargissement des ventricules (cardiomyopathie dilatée) pouvant mener à une insuffisance cardiaque à un jeune âge.
Seule la greffe de cœur permet à l’heure actuelle de traiter cette atteinte. Des chercheurs se sont donc intéressés à l’utilisation de la thérapie génique comme alternative pour la soigner.
Un nouveau modèle de souris
Les investigateurs ont pour cela créé un modèle animal de la maladie dont le cœur est spécifiquement atteint avec des caractéristiques (cardiomyopathie, présence de tissus fibreux, accumulation de glycogène…) identiques à celles des patients. Comme chez ces derniers, les protéines cruciales au fonctionnement normal du cœur de cette souris modèle montrent un niveau faible de glycosylation et l’atteinte cardiaque s’aggrave avec le temps.
Une détérioration stoppée par la thérapie génique
L’injection unique d’une dose de thérapie génique (AAV9-PGM1) dans une veine de la souris avant l’apparition de la maladie empêche le développement d’une cardiomyopathie dilatée et l’accumulation de glycogène ou de tissu cicatriciel dans le cœur. Dans le cas où la maladie s’est déjà déclarée chez l’animal, la progression de l’atteinte cardiaque est arrêtée par le produit de thérapie génique.
Ces résultats ouvrent la voie au développement d’un traitement innovant dans cette maladie.
Source
AAV-based gene therapy prevents and halts the progression of dilated cardiomyopathy in a mouse model of phosphoglucomutase 1 deficiency (PGM1-CDG).
Balakrishnan, B., Altassan, R., Budhraja, R. et al.
Transl Res 2023 : S1931-5244(23)00004.