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Myosites : prendre soin aussi de ses artères et de ses veines

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Plusieurs grandes études concluent à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Une éventualité à prendre en compte pour mieux la prévenir !

Les artères coronaires apportent nutriments et oxygène au cœur. Lorsque leur diamètre se réduit, le muscle cardiaque (myocarde) peut en souffrir, avec la survenue par exemple d’une angine de poitrine.
Une équipe de chercheurs taiwanais a évalué la fréquence d’une atteinte des artères coronaires (ou coronaropathie) en comparant les données de soins sur dix ans de 1 145 adultes atteints de myosite à celles de plus de 700 000 personnes non atteintes de myosite.

Une fréquence accrue d’atteinte des vaisseaux du cœur

Le risque de développer une maladie des artères coronaires s’est avéré multiplié par 2,21 en cas de dermatomyosite et par 3,73 en cas de polymyosite. Pour l’expliquer, les auteurs de l’étude évoquent une inflammation du muscle cardiaque, de ses petits vaisseaux et des artères coronaires. Ils admettent toutefois que des recherches sont nécessaires pour comprendre le mécanisme exact de la coronaropathie en cas de myosite.
C’est également la conclusion des auteurs d’une seconde étude, menée en Suède. Elle a porté sur 655 personnes atteintes de dermatomyosite, de polymyosite ou de myosite à inclusions, et sur 6 813 personnes indemnes de ces maladies. Ses résultats montrent que le risque de survenue d’un premier syndrome coronarien aigu, c’est-à-dire d’un manque d’oxygène du myocarde qui évolue, en l’absence de traitement, vers un infarctus, est 2,4 fois supérieur en cas de myosite.

La phlébite et l’embolie pulmonaire aussi

Une équipe chinoise a, pour sa part, analysé 22 études rassemblant plus de 25 000 participants au total et portant sur la survenue de maladies cardiovasculaires au sens large (atteinte des artères du cœur mais aussi des vaisseaux du cerveau ou des veines) dans la dermatomyosite et la polymyosite. Dans ces deux types de myopathies inflammatoires, le risque cardiovasculaire augmente significativement, d’un facteur 2,37 en moyenne. Il est multiplié par plus de 5 pour la phlébite (un caillot de sang s’est formé dans une veine) et l’embolie pulmonaire (le caillot a migré dans une artère des poumons).
Ce sur-risque est plus important chez les hommes, dans les cinq premières années qui suivent le diagnostic, période où la maladie est souvent la plus active, et en Amérique du nord (x 4,28) qu’en Europe (x 2,29).

Se saisir des moyens d’agir

Ces résultats doivent inciter à agir sur tous les facteurs surajoutés connus pour favoriser la survenue ces différentes maladies cardiovasculaires, comme une activité physique insuffisante, un diabète ou une hypertension artérielle non soignée ou traitée de façon insuffisante, une augmentation du taux de mauvais cholestérol (LDL) ou encore un tabagisme.

Sources

Increased risk of coronary heart disease among patients with idiopathic inflammatory myositis: a nationwide population study in Taiwan.
Weng MY, Lai EC, Kao Yang YH
Rheumatology (Oxford). 2019 (Mars)

Acute coronary syndrome in idiopathic inflammatory myopathies: a population-based study.
Leclair V, Svensson J, Lundberg IE, Holmqvist M
J Rheumatol. 2019 (Mars)

Cardiovascular events in adult polymyositis and dermatomyositis: a meta-analysis of observational studies.
Xiong A, Hu Z, Zhou S et al.
Rheumatology (Oxford). 2021 (Novembre)