Myosites : des accouchements avec quelques particularités
La césarienne, la prématurité et un petit poids de naissance du bébé seraient plus fréquents chez les femmes enceintes atteintes de myopathies inflammatoires.
Une équipe suédoise avait déjà démontré, dans une étude aux résultats publiés en août 2019, que les femmes atteintes de myosites deviennent aussi souvent maman que les autres. Le déroulement de leur grossesse et de leur accouchement a fait l’objet d’une seconde étude de grande ampleur, menée par la même équipe, à partir de registres nationaux suédois. Celle-ci a comparé 421 femmes (801 grossesses) atteintes de myosites à 2 099 femmes (4 101 grossesses) indemnes de ces maladies. Elles ont toutes mis au monde un bébé entre 1973 et 2016.
Les femmes enceintes alors que le diagnostic de myosite était déjà connu ont accouché près de deux fois plus souvent par césarienne que celles indemnes de myopathie inflammatoire. Leur enfant est né de façon prématurée trois fois plus souvent que les autres et avait près de six fois plus souvent un petit poids de naissance. Si les causes de ces phénomènes restent à élucider, ces résultats confirment d’ores et déjà l’importance, pour toute femme enceinte atteinte de myosite, d’être suivie par une équipe pluridisciplinaire d’experts.
La fréquence des césariennes et des accouchements avec l’aide d’instruments obstétricaux (comme les forceps) s’est avérée également plus élevée chez les femmes qui ont déclaré leur myosite dans les 1 à 3 ans suivant l’accouchement. Ces constats soulignent la nécessité d’effectuer des recherches plus poussées sur l’influence potentielle de la phase précoce de la maladie sur la grossesse.
Source
Pregnancy outcomes in women with idiopathic inflammatory myopathy, before and after diagnosis-a population-based study
Che WI, Hellgren K, Stephansson O et al.
Rheumatology (Oxford). 2020 January