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Myosite à inclusions : améliorer le diagnostic et les essais cliniques

Publié le 10/06/2024
Vignette Actualité - Groupe de concertation

Un groupe international de médecins, de chercheurs et de patients a élaboré des recommandations consensuelles pour mieux diagnostiquer la myosite à inclusions, mais aussi pour concevoir des essais cliniques plus adaptés à cette maladie.

La liste des critères nécessaires au diagnostic de myosite à inclusions datait de 2013. Les connaissances sur la maladie ont bien progressé depuis. Une actualisation s’imposait. Elle a mobilisé une trentaine d’experts (dont deux représentants de patients) aux Pays-Bas du 16 au 18 juin 2023 dans le cadre d’un atelier de l'European Neuromuscular Centre (ENMC).

Une démarche diagnostique revisitée

Leurs échanges ont abouti à l’ajout de nouveaux critères diagnostiques. Ainsi, la présence d’auto-anticorps anti-cN1A dans le sang, l’existence d’images typiques de la maladie à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou à l’échographie et le constat d’anomalies des mitochondries sur la biopsie musculaire sont désormais des arguments supplémentaires en faveur d’une myosite à inclusions. 
Autre nouveauté, la nouvelle démarche diagnostique débouche sur deux possibilités seulement : la myosite à inclusions est confirmée ou elle n’est pas confirmée. Auparavant, il y en avait trois : myosite à inclusions probable, clinico-pathologiquement définie ou cliniquement définie… de quoi compliquer la prise en charge et l’inclusion dans les essais des personnes au diagnostic « probable ».  Plus simple, la dichotomie « confirmée – non confirmée » entend au contraire accélérer le diagnostic et faciliter l’accès à de nouveaux traitements.  

En pratique
• Un début à un âge supérieur ou égal à 45 ans, une faiblesse musculaire progressive depuis un an ou plus, un taux créatine kinase (CK) inférieur ou égal à 15 fois la normale, une atteinte des fléchisseurs profonds des doigts et/ou des extenseurs des genoux, souvent asymétrique et accompagnée de difficultés à avaler (dysphagie) est en faveur d’une myosite à inclusions, un diagnostic à confirmer par des examens complémentaires : biopsie musculaire, prise de sang à la recherche d’auto-anticorps et imagerie.
• En revanche une dysphagie isolée, un début avant l’âge de 45 ans, des résultats d’électromyogramme (EMG) divergents (signes d’atteinte des nerfs, fasciculations), la présence d’auto-anticorps spécifiques des myosites (comme l’anti-Jo1) ou encore l’atteinte d’autres personnes de la famille par une maladie neuromusculaire doit faire évoquer (et éliminer par différents examens) d’autres diagnostics.

Un design optimal pour les essais

Le même atelier de travail a permis de débattre également de la conception des essais cliniques dans cette maladie d’évolution lente et où les atteintes possibles sont assez variables. Dans ces conditions, il n’est pas toujours facile de juger de l’efficacité d’un candidat-médicament. Les experts se sont accordés sur l’utilisation, comme critère principal d’évaluation, de l’échelle IBMFRS qui reflète le fonctionnement musculaire nécessaire à différentes activités du quotidien (avaler, écrire, marcher, se laver…). Ils se sont également mis d’accord sur une durée de 18 à 20 mois pour les essais de phase II/III, sur un nombre de participants supérieur à 60 par groupe de traitement dans les essais de phase III, ainsi que sur la nécessité de tenir un journal d’activités physiques et de maintenir un niveau stable d’exercice tout au long d’un essai clinique.

Parole de personnes concernées !

Lors de l’atelier ENMC les représentants de patients ont souligné :

  • l’importance d’un diagnostic rapide et précis de la myosite à inclusions,
  • leur frustration face au manque actuel de traitement,
  • le poids de la maladie sur leurs capacités physiques, leur santé mentale et leur capacité à prendre soin d’eux,
  • le manque d’études sur les effets de l’exercice physique, de l’alimentation et des thérapies alternatives.

Pour en savoir plus :

Zoom sur...les myopathies inflammatoires
Télécharger la version PDF (PDF - 2.4 Mo)
Diagnostic des maladies neuromusculaires
Télécharger la version PDF (PDF - 811.1 Ko)