Myopathie nécrosante auto-immune chez l’enfant

Publié le
Recherche clinique - Bilan papier

Les formes pédiatriques de myopathie nécrosante auto-immune ne sont pas rares.

La myopathie nécrosante auto-immune (MNAI) est une maladie qui a été décrite récemment. Elle recouvre un petit groupe de patients, majoritairement d’âge adulte jusqu’ici. On dispose, avec le dosage des auto-anticorps dirigés contre l’enzyme HMGCoA-réductase (HMGCR), d’un marqueur biologique fiable de la maladie. Rapportée initialement chez des personnes exposées à la prise de statines (anti-hypercholestérolémiants administrés par voie orale), son expression clinique est désormais beaucoup plus large et est à l’origine de nombreux pièges diagnostiques.
Dans un article publié en février 2017, des cliniciens japonais et taïwanais rapportent l’observation de neuf cas de MNAI survenue chez des jeunes de moins de 16 ans. Cette série se rajoute aux huit cas similaires précédemment publiés dans la littérature. Le diagnostic de MNAI a été posé en testant de manière systématique l’anticorps anti-HMGCR au sein d’une population de 62 enfants atteints de myopathie nécrosante ou d’authentiques dystrophies musculaires sans diagnostic moléculaire précis. Aucun de ces enfants n’avait été exposé aux statines. Le taux de créatine phosho kinase (CPK) était très significativement élevés (entre 5 et 10.000 U/l). Deux enfants ayant bénéficié d’une corticothérapie précoce ont été améliorés. Les autres ont eu un cocktail associant corticoïdes, méthotrexate et immunoglobulines mais ont beaucoup moins bien répondu au traitement.

Source

Pediatric necrotizing myopathy associated with anti-3-hydroxy-3-methylglutaryl-coenzyme A reductase antibodies.
Liang WC, Uruha A, Suzuki S, Murakami N, Takeshita E, Chen WZ, Jong YJ, Endo Y, Komaki H, Fujii T, Kawano Y, Mori-Yoshimura M, Oya Y, Xi J, Zhu W, Zhao C, Watanabe Y, Ikemoto K, Nishikawa A, Hamanaka K, Mitsuhashi S, Suzuki N, Nishino I.
Rheumatology (Oxford). 2017 (fév)