Myopathie de Duchenne : premiers résultats du golodirsen

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Le traitement par saut de l’exon 53 du gène DMD avec le golodirsen (Vyondys 53) induit la production de dystrophine dans le muscle des patients atteints de DMD.

Le golodirsen (Vyondys 53 - SRP-4053) développé par le laboratoire Sarepta est un oligonucléotide antisens qui permet le saut de l’exon 53 du gène de la dystrophine (gène DMD). Cette molécule agit en rétablissant la capacité du gène DMD à produire une dystrophine plus courte, lorsque certaines parties du gène servant à fabriquer la protéine, les exons, sont manquantes. 

Les résultats d’un essai clinique de phase I/II évaluant la tolérance, l’innocuité et l’efficacité du golodirsen ont été publiés début mars 2020 dans la revueNeurology. Cet essai intégré au projet international Skip-NMD, auquel a collaboré l’AFM-Téléthon, s’est déroulé dans plusieurs centres investigateurs, dont l’institut I-Motion à Paris. Il a consisté en l’administration une fois par semaine durant un peu plus de 2 ans et demi (144 semaines), par injection intraveineuse, d’une dose de golodirsen à 24 participants atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) âgés de 6 à 15 ans.


Une production significative de dystrophine

L’analyse intermédiaire des résultats obtenus après 48 semaines de traitement montre que le produit est bien toléré. Elle indique aussi un taux de dystrophine multiplié par 16 dans le muscle des participants, en comparaison du taux initial. La dystrophine produite se localise bien au niveau de la membrane des cellules musculaires. Enfin, il y a 13 fois plus de fibres musculaires qui contiennent de la dystrophine après 48 semaines de traitement avec le golodirsen chez les personnes traitées. Ces augmentations restent toutefois modestes, rapportées au nombre total de fibres positives en dystrophine, leur taux avant traitement étant proche de zéro chez les participants.

Sur la base de ces résultats, les autorités de santé américaines (FDA) ont accordé une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle pour le golodirsen dans la DMD, qui s’applique uniquement aux États-Unis. « Conditionnelle » car si de la dystrophine est produite dans le muscle après traitement, rien ne montre qu’elle améliore les capacités motrices des jeunes participants à l’essai. Des résultats d’efficacité sont attendus pour confirmer sur le long terme cette AMM.

Source
Increased dystrophin production with golodirsen in patients with Duchenne muscular dystrophy.
Frank DE, Schnell FJ, Akana C, El-Husayni SH, Desjardins CA, Morgan J, Charleston JS, Sardone V, Domingos J, Dickson G, Straub V, Guglieri M, Mercuri E, Servais L1, Muntoni F; SKIP-NMD Study Group.
Neurology. 2020 Mar 5. pii: 10.1212/WNL.0000000000009233. doi: 10.1212/WNL.0000000000009233. [Epub ahead of print]

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