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Myopathie avec autophagie excessive liée à l’X : rare mais caractéristique

Publié le
Vignette Actualité - Médecin ordinateur

L’analyse des données médicales de 26 personnes atteintes de myopathie avec autophagie excessive liée à l’X (XMEA), une maladie musculaire ultra-rare et de ce fait encore mal connue, a permis de mieux cerner son histoire naturelle.

Les trois centres de référence français pour les maladies rares neuromusculaires ont étudié les données cliniques, génétiques, d’imagerie musculaire et des biopsies musculaires de 18 personnes atteintes de myopathie avec autophagie excessive liée à l’X (XMEA) suivies en France, ainsi que celles de huit autres cas génétiquement confirmés retrouvés dans la littérature médico-scientifique.

La myopathie avec autophagie excessive liée à l’X (XMEA) est due à des anomalies du gène VMA21, qui code le facteur 21 d'assemblage de l'ATPase vacuolaire (VMA21). 
Le déficit en ATPase vacuolaire dû à ces anomalies conduit à une altération du fonctionnement des lysosomes diminuant l’autophagie, un mécanisme qui permet de nettoyer les cellules de leurs déchets. Il s’en suit une accumulation anormale, dans le cytoplasme des cellules, de vacuoles présentant des similitudes avec la membrane des cellules musculaires appelées « vacuoles autophagiques à caractéristiques sarcolemmales » visibles sur les biopsies de muscles des personnes atteintes.

Un début chez l’enfant en général… mais pas seulement

Si, le plus souvent, l’XMEA est une maladie débutant dans l’enfance comme chez 77% des personnes étudiées, chez qui les premiers signes sont apparus à l’âge de 4,5 ans en moyenne, elle semble aussi survenir à l’âge adulte (dans un quart des cas à un âge moyen de 29,2 ans), voire bien plus tard, comme en témoignent les cas de deux personnes chez qui la maladie a démarré à 40 et 55 ans. 

Une atteinte musculaire caractéristique lentement évolutive

La faiblesse musculaire est symétrique et touche les muscles des cuisses et des mollets. Elle est souvent associée à des rétractions des fléchisseurs des doigts et des tendons d’Achille.
La maladie évolue lentement. Sept personnes parmi les 26 de l’étude ont eu besoin d’une aide à la marche au bout de 15 ans, et trois ont perdu la marche au bout de 37 ans en moyenne. 
Dans les 22 cas où une biopsie musculaire a été réalisée, elle a montré la présence des vacuoles typiques de l’XMEA.

Une atteinte respiratoire plus fréquente que ce qui était connu

Neuf personnes ont présenté une insuffisance respiratoire, en moyenne neuf ans après le début de la maladie pour huit d’entre elles. Quatre étaient sous ventilation non invasive au dernier bilan. 

Une atteinte cardiaque rare

Deux personnes ont développé au cours de la maladie des troubles cardiaques : des troubles du rythme ayant nécessité la pose d’un pacemaker à l’âge de 43 ans, et une cardiomyopathie hypertrophique peut-être en lien avec une hypertension artérielle chez un homme de 61 ans.

Deux anomalies génétiques fréquentes aux conséquences différentes

L’analyse génétique a identifié deux anomalies particulièrement fréquentes, qui touchent la même région du gène VMA21 (l’intron 2). Cependant celle retrouvée chez sept personnes, issues de cinq familles, semble entraîner une maladie débutant plus tard et d’évolution moins sévère que celle due à l’anomalie retrouvée chez les neuf membres des six autres familles.

Source
Phenotype variability and natural history of X-linked myopathy with excessive autophagy.
Fernández-Eulate G, Alfieri G, Spinazzi M et al. 
J Neurol. 2024 Mar 22.