Myasthénie : le rituximab aussi performant avec corticoïdes que sans ?
Une étude menée à Nice montre l’efficacité d’un traitement initial par rituximab seul dans les formes généralisées de myasthénie.
Le rituximab est prescrit dans la myasthénie auto-immune souvent après l’échec des traitements habituels : anticholinestérasiques, corticoïdes, immunosuppresseurs dits de « première ligne » (azathioprine, mycophénolate mofétyl…), thymectomie le cas échéant.
Mais pourrait-il être utilisé de façon plus précoce ? Pour le savoir, des neurologues du CHU de Nice ont analysé les dossiers médicaux de 68 personnes atteintes d’une myasthénie généralisée, considérée chez près de 54% d’entre eux comme sévère.
Une action rapide et équivalente
Quarante-neuf de ces patients ont été traités, au début de leur maladie, par du rituximab seul. Les 19 autres ont reçu ce même médicament associé à des corticoïdes, leur maladie étant plus sévère initialement. Sans surprise, ce deuxième groupe de patients a eu plus souvent besoin d’un traitement complémentaire (immunoglobulines, plasmaphérèses) que le premier groupe dans les mois qui ont suivi l’initiation du rituximab. En revanche, le niveau de fatigabilité musculaire était devenu aussi faible dans les deux groupes dès trois mois après le début du traitement. Le rituximab serait donc aussi efficace seul qu’associé aux corticoïdes, une bonne nouvelle car ces derniers peuvent avoir des effets secondaires non négligeables à long terme.
À noter qu’un essai clinique nommé Rinomax, conduit en Suède, avait déjà montré en 2022 que le rituximab est efficace toujours au début de la maladie, mais à faible dose : 500 mg en une perfusion unique. Dans l’étude rétrospective niçoise, la posologie a été de deux perfusions de 1 g de rituximab à 15 jours d’intervalle, suivis de nouvelles perfusions si nécessaire.