Myasthénie à anticorps anti-MuSK : effet à long terme du rituximab
Les résultats d’un traitement à long terme dans la myasthénie à anticorps anti-MuSK sont encourageants.
La myasthénie est une maladie neuromusculaire fréquente et d’origine auto-immune. Il existe un petit contingent de malades, de mieux en mieux reconnus et étudiés, pour lesquels la protéine ciblée par les auto-anticorps est un récepteur appelé MuSK (patients dits MuSK+). Cette forme de maladie est généralement plus résistante aux traitements par les inhibiteurs de la cholinestérase et par les immunosuppresseurs classiques (myasthénie réfractaire). Le rituximab est un nouvel anticorps monoclonal dirigé contre une sous-population de cellules du système immunitaire.
Dans un article publié en janvier 2012, un consortium européen de neurologues s’est intéressé aux bénéfices apportés à long terme, dans cette forme de myasthénie, par le rituximab. Il a été utilisé dans le cas présent chez onze patients atteints d’une forme réfractaire de myasthénie auto-immune (dont 6 MuSK+). Avec un recul moyen de 31 mois, les effets sont assez spectaculaires dans le groupe MuSK+ avec diminution sensible de la corticothérapie, moindre besoin en immunoglobulines intraveineuses et baisse significative du taux d’anticorps anti-MuSK. Les auteurs estiment que le rituximab devrait donc être indiqué à un stade plus précoce, voire en première intention, dans cette sous-population de patients.
Source
Long-lasting treatment effect of rituximab in MuSK myasthenia.
Díaz-Manera J, et coll.
Neurology. 2012 (Jan).