Maladies neuromusculaires : les bonnes pratiques de prise en charge orthopédique revisitées
Les recommandations sur « la rééducation de l’appareil locomoteur dans les pathologies neuromusculaires » ont été repensées à l’aune de l’introduction récente de nouvelles approches thérapeutiques. Rédigées avec le concours de l’AFM-Téléthon, elles sont disponibles en ligne.
Ces vingt dernières années, l’amélioration de la prise en charge des patients atteints d’une maladie neuromusculaire a permis d’allonger leur espérance de vie et d’améliorer leur qualité de vie. Les progrès thérapeutiques récents agissent plus profondément sur la maladie et permettent d’acquérir de nouvelles capacités fonctionnelles, modifiant son histoire naturelle. La rééducation doit s’adapter à cette nouvelle donne pour que les patients consolident et s’approprient ces acquis fonctionnels au quotidien et en tirent le meilleur. C’est un tournant dans les approches de rééducation qui jusqu’alors tentaient plutôt de limiter les pertes fonctionnelles et leurs conséquences au quotidien.
Des changements concrets à prendre en compte dans la rééducation
Les recommandations de rééducation orthopédique publiées en février 2024 sont centrées sur la prise en compte des effets de trois avancées sur les capacités fonctionnelles :
- les nouvelles biothérapies, à l’image du Zolgensma dans l’amyotrophie spinale proximale (SMA), qui retardent, atténuent ou empêchent la dégradation motrice et nécessitent donc d’adapter la prise en charge aux possibilités fonctionnelles bien plus développées qu’auparavant ;
- l’instrumentation rachidienne sans greffe, un dispositif de traitement plus précoce et moins invasif des déformations rachidiennes (comme les scolioses), qui évolue avec l’âge et la croissance mais demande une vigilance du rééducateur par rapport à l’évolution du dispositif et à la croissance, et une rééducation pré et postopératoire ;
- le réentrainement à l’effort, qui permet grâce à une pratique régulière d’augmenter son activité physique, pour réduire les risques liés à la sédentarité et les limitations fonctionnelles liées à la maladie. Méthode de rééducation à part entière, elle doit conduire systématiquement à proposer ou orienter les patients vers une activité physique adaptée.
Des bilans nécessaires
Avant toute rééducation et au cours du suivi, des bilans fonctionnels et de l’appareil locomoteur sont recommandés, grâce à des outils adaptés aux différents profils de patients. Outre le fait de mesurer les capacités fonctionnelles initiales pour trouver les stratégies rééducatives les plus pertinentes et les adapter à l’évolution des besoins fonctionnels évalués, ils permettent aux professionnels de soins de parler le même langage pour harmoniser les prises en charge.
Les recommandations publiées sont destinées à tous les professionnels de santé, médicaux et paramédicaux, impliqués dans la rééducation de malades atteints de maladie neuromusculaire.
Source
Rééducation de l’appareil locomoteur dans les pathologies neuromusculaires à la suite de l’introduction de nouvelles approches thérapeutiques (biothérapie, instrumentation rachidienne, réentraînement à l’effort). HAS [En ligne] [consulté le 5 avril 2024]