Lu pour vous 2024 n°9
Trois publications médicales récentes ont retenu notre attention, qui portent sur les troubles gustatifs et l’alopécie dans la myasthénie, l’épilepsie dans les myopathies de Duchenne et de Becker et les effets indésirables bucco-dentaires du rituximab.
Perturbations du goût et chute de cheveux un peu plus fréquentes dans la myasthénie
Selon une étude menée au Japon chez 1 710 patients recensés dans un registre national dédié à la myasthénie auto-immune, 6,1% d’entre eux ont des altérations du goût (comme la perte de la saveur sucrée) et 8,2% perdent ou ont perdu leurs cheveux (alopécie). C’est davantage que dans la population générale. Ces deux symptômes font partie des manifestations non motrices possibles de la myasthénie, même s’ils peuvent également résulter d’une autre maladie ou de la prise d’un médicament. Dans cette étude, les troubles gustatifs sont plus fréquents lorsque la myasthénie est sévère ou associée à un thymome et s’améliorent souvent avec son traitement. L’alopécie est également plus fréquente en cas de thymome associé, peut apparaitre avant la myasthénie et répond parfois à ses traitements.
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Un risque d’épilepsie surestimé dans les myopathies de Duchenne et de Becker
L’épilepsie toucherait 1,4% des personnes atteintes de dystrophinopathies, alors même que ce risque était estimé autour de 5% jusqu’ici. Cette bonne nouvelle est issue d’une étude espagnole, menée sur les données médicales de 416 enfants et adultes atteints de dystrophie musculaire de Duchenne, de Becker ou d’une simple élévation des enzymes musculaires sans symptôme. Selon cette même étude, l’existence de troubles cognitifs, le type de dystrophinopathie ou de mutation n’influe pas sur le risque d’épilepsie, laquelle est bien contrôlée avec un seul médicament, celui qui a été prescrit en premier dans cette étude (acide valproïque).
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Prendre soin de sa bouche et de ses dents sous rituximab
Des visites régulières chez le dentiste et une hygiène dentaire irréprochable avec brossage régulier, nettoyage interdentaire et détartrage à minima annuel, ces mesures préventives sont fortement recommandées sous traitement par un anti-CD20. Le rituximab en fait partie, qui est prescrit dans certaines formes de myopathies inflammatoires et de myasthénie auto-immune. La base de données mondiale de pharmacovigilance Vigibase recense 386 cas d’atteintes bucco-dentaires sous rituximab, selon une équipe du CHU de Nice. Elle décrit également le cas de six personnes ayant présenté, dans un délai de 10 jours à deux ans après avoir débuté un anti-CD20, des douleurs dentaires, caries, pertes de dents ou de morceaux de dents, abcès ou encore parodontite.
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