LGMD R9 : les patients norvégiens dans le détail
Des chercheurs rapportent la prévalence norvégienne de LGMD R9 liée à FKRP comme la plus élevée au monde, avec des différences d’évolution clinique en fonction du sexe non décrites à ce jour dans cette maladie.
L’histoire naturelle de la LGMD R9 liée à FKRP a été principalement étudiée jusqu’ici à partir de petits échantillons de 30 à 70 patients. L’analyse de l’épidémiologie de la maladie grâce aux 153 patients atteints de LGMD R9 recensés en Norvège, et des caractéristiques cliniques de 101 d’entre eux, représente l’étude nationale la plus large à ce jour. Il en ressort qu’environ 3 personnes sur 100 000 sont atteintes de la maladie dans la population norvégienne, la prévalence la plus élevée connue à cette date dans le monde, avec 2 personnes de moins de 18 ans sur 100 000.
La mutation génétique influence l’évolution
Près de 88 % des participants de l’étude étaient porteurs de la mutation c.826C>A. Pour les trois quarts d'entre eux, la maladie est apparue durant l'enfance, autour de l'âge de sept ans, et pour les autres, lorsqu'ils étaient jeune adultes (29 ans en moyenne). Chez les malades n’ayant pas cette mutation, la maladie commence plus tôt (autour de trois ans), est plus sévère et progresse plus vite.
Dans l’ensemble, une faiblesse des jambes et une intolérance à l’effort (douleurs musculaires, crampes…) étaient les symptômes initiaux les plus fréquents. Bien que la marche ait été acquise par tous, certains montraient dès la première année de vie des anomalies du développement de la motricité globale.
Hommes et femmes pas égaux face à la maladie
Le recours au fauteuil roulant et à l'assistance ventilatoire concerne plus de 30 % des patients avec une probabilité plus grande chez les femmes. Dans le groupe c.826C>A, ces dernières avaient une probabilité de 50 % d’avoir recours au fauteuil à 49 ans et 50 % d’avoir besoin d’une aide respiratoire à 52 ans contre 20 % des hommes dans les deux cas. Ces résultats sont différents des tendances observées dans d’autres LGMD (R1, R7, R12…) où les femmes sont généralement moins fréquemment et/ou moins sévèrement affectées.
En revanche, la cardiomyopathie tendait à être plus fréquente chez les hommes ; l’étude leur estime une probabilité de 50 % d’en être atteint à 55 ans (vs 25 % chez les femmes). Son développement n’est pas corrélé à la perte de mobilité, et contrairement à cette dernière, il ne l’est pas non plus avec la durée de la maladie ou l’âge.
Source
Epidemiology and natural history in 101 subjects with FKRP-related limb-girdle muscular dystrophy R9. The Norwegian LGMDR9 cohort study (2020).
Jensen, S. M., Müller, K. I., Mellgren, S. I. et al.
Neuromuscul Disord 2022 : S0960-8966(22)00707.