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LGMD R12 : quels critères d’évaluation pour les essais cliniques ?

Publié le
Vignette - Médecin ordinateur

Une étude sur deux ans dans la LGMD R12 met en évidence le besoin d’inclure dans les essais cliniques des patients dont le muscle a subi un remplacement graisseux suffisant, et suggère la supériorité des mesures quantitatives sur les qualitatives pour cette maladie.


Aujourd’hui, les critères d’évaluation clinique assez sensibles pour suivre les effets de candidats médicaments sur la progression de la myopathie des ceintures (LGMD) R12 liée à ANO5 ne sont pas encore clairement définis. Une étude d’histoire naturelle belge comble ce manque en évaluant la sensibilité des critères les plus couramment utilisés (tests de marche, score MRC, dynamomètre) chez 24 patients marchants atteints de LGMD R12 suivis pendant deux ans. Les investigateurs comparent ces résultats à ceux obtenus par imagerie par résonance magnétique (IRM) quantitative appliquée aux muscles des cuisses des participants.

L’importance de l’état du muscle pour un bon suivi

Les examens montrent que les muscles des malades à un stade précoce ou tardif de dégénérescence musculaire ne subissent pas de modifications notables sur les deux ans de suivi. A contrario, les personnes ayant rejoint l’étude à un stade intermédiaire de la maladie montrent à l’IRM une augmentation de la quantité de graisse dans le muscle déjà détectable un an après le début du suivi.
Ces résultats montrent la nécessité d’inclure dans les essais cliniques des personnes dont le muscle a subi jusque-là un remplacement graisseux « intermédiaire » compris entre 20% et 70% de sa masse, pour mieux en repérer les changements.

Le quantitatif fait mieux que le qualitatif

Évaluée un an après le début du suivi, la mesure de la force musculaire par dynamomètre montre une diminution dans les cuisses, tandis que des évaluations de la marche ou de la fonction motrice (score MRC) ne détectent aucun changement significatif de la fonction musculaire même après deux ans de suivi. Les chercheurs montrent également que les modifications du muscle au cours du temps ne sont pas homogènes au sein de ce dernier
Ainsi, dans cette maladie d’évolution plus lente, il est préférable, pour des mesures à court terme (deux ans ou moins), d’utiliser des approches quantitatives comme la force musculaire, ainsi que l’analyse en imagerie du muscle entier.

Source
Prospective Natural History Study in 24 Adult Patients With LGMDR12 Over 2 Years’ Follow-up: Quantitative MRI and Clinical Outcome Measures.
De Wel, B., Huysmans, L., Peeters, R. et al.
Neurology. 2022.