Le prix Nobel de médecine récompense la recherche sur les cellules souches
Le Britannique John B. Gurdon a découvert en 1962 la possibilité de reprogrammer les cellules. Co-lauréat, le Japonais Shinya Yamanaka, a mis au point en 2006 la reprogrammation à partir de cellules adultes différenciées, un procédé utilisé par le laboratoire I-Stem.
Le prix Nobel de médecine 2012 récompense les deux chercheurs à l’origine de la découverte et de la mise au point de la reprogrammation des cellules souches : le biologiste britannique John B. Gurdon et le médecin japonais Shinya Yamanaka.
En 1962, John B. Gordon a été le premier à élaborer le concept de reprogrammation cellulaire,, c’est-à-dire la capacité à redonner au génome des ordres pour qu’il prenne une orientation différente de celle prise dans la cellule.
« Ces travaux ont prouvé que le génome peut être manipulé à partir des protéines qui existent dans la cellule et qui en modifient le fonctionnement », résume Marc Peschanski, directeur du laboratoire I-Stem.
Plus de prélèvements sur l’embryon
En 2006, Shinya Yamanaka a créé les premières cellules souches induites à la pluripotence, capables de proliférer de façon illimitée et de former plusieurs types de cellules , à partir d’une cellule adulte différenciée – par exemple, récoltée sur la peau. Il a créé une alternative aux cellules souches pluripotentes générées à partir d’un embryon humain, le premier procédé à avoir permis dès 1998, la reproduction de cellules souches.
« Shinya Yamanaka a fait un travail exceptionnel sur le plan conceptuel, en identifiant le "cocktail magique" qui donne la reprogrammation. Autre particularité, ce chercheur assez jeune - il a à peine 50 ans - a commencé sa carrière à Osaka, loin de Kyoto ou de Tokyo, les deux plus grandes Universités japonaises. Mais, avec sa petite équipe, il a bossé sur une idée particulière, qu'il a exploitée de façon systématique. Et il a trouvé! »
« Il est désormais possible de reprogrammer une cellule de peau pour ensuite la pousser à devenir une cellule nerveuse », explique Marc Peschanski. « Cette cellule a le même patrimoine génétique que nos cellules nerveuses préexistantes. Pour un patient atteint par une maladie génétique dans le cerveau, cette technique aide à diagnostiquer ce qui se passe dans la cellule malade ».