Le 24ème Congrès international annuel de la WMS, à Copenhague
Lors de cette 24ème édition, la thérapie génique a fait l’objet de plusieurs présentations avec des résultats encourageants dans plusieurs maladies neuromusculaires.
C’est au cœur de Copenhague, dans le jardin Tivoli, que s’est déroulée, du 1er au 5 octobre 2019, la dernière édition du Congrès international de la World Muscle Society. Cette année encore, le nombre de participants a atteint un record, avec près de mille participants !
Pendant 5 jours, chercheurs, médecins, vétérinaires, étudiants ont pu échanger sur les dernières avancées dans les troubles métaboliques, les manifestations extra-musculaires et les traitements dans les maladies neuromusculaires. Cela a été l’occasion d’entendre P. Laforêt (Garches) faire un point complet sur les glycogénoses, F. Mingozzi (Genethon) rappeler certaines difficultés dans l’utilisation des vecteurs AAV en thérapie génique du fait d’une immunité pré-existante potentielle contre les AAV, A. Rashnonejad (USA) présenter la preuve de concept de l’efficacité de l’utilisation du système CRISPR/Cas13 pour réduire l’expression de DUX4 aussi bien in vitro (dans des myotubes atteints de FSH) qu’in vivo (dans des souris modèles de FSH)…
Plusieurs résultats de pistes thérapeutiques ou d’essais cliniques ont également été présentés, parmi lesquels plusieurs essais de thérapie génique dont le but est de suppléer le gène défectueux ou manquant par un gène thérapeutique à l’aide d’un vecteur :
Dans la myopathie myotubulaire
L’essai ASPIRO est un essai international de thérapie génique dont le but est d’apporter le gène MTM1 chez 24 garçons atteints de myopathie myotubulaire liée à l’X, âgés de 5 ans ou moins. Cet essai se déroule en France, en Allemagne, au Canada et aux États-Unis. Les résultats chez les 7 premiers participants traités (avec un recul d’au moins un an) montrent qu’ils ont tous été sevrés de leur assistance respiratoire et que leurs capacités motrices, comme se mettre debout, voire, pour certains, marcher, ont été améliorées.
Dans les dystrophies musculaires des ceintures
Un essai de thérapie génique visant à apporter une copie fonctionnelle du gène SCGB dans la LGMD R4 liée au β-sarcoglycane (anciennement appelée LGMD2E) est en cours chez 9 participants aux États-Unis.
Des résultats chez les 3 premiers participants âgés de 4 à 15 ans et traités par une faible dose de produit mettent en évidence des améliorations fonctionnelles neuf mois après le traitement.
Dans la dystrophie musculaire de Duchenne
Contrairement au gène SCGB qui est petit et peut être inséré entièrement dans un vecteur AAV, le gène DMD est trop long pour y être inséré en entier. C’est pourquoi les chercheurs travaillent sur des micro-dystrophines qui codent une dystrophine plus courte.
Un essai de thérapie génique transportant un gène codant une micro-dystrophine est en cours aux États-Unis chez 4 patients atteints de myopathie de Duchenne (DMD). Les résultats présentés montrent une forte expression de micro-dystrophine dans les biopsies musculaires des participants, qui présentent aussi une amélioration fonctionnelle.
Dans l’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 (SMA)
Le Zolgensma® est un produit de thérapie génique qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis pour une administration intraveineuse à des patients atteints de SMA âgés de moins de 2 ans.
L’essai STRONG évalue les effets du Zolgensma® administré par voie intrathécale chez des enfants atteints de SMA de type II. Les résultats de cet essai présentés à la WMS ont concerné des participants âgés de 2 à 5 ans, pour lesquels un gain moteur de 5,9 points à l’échelle Hammersmith (soit presque le double du seuil cliniquement significatif) a été observé 9,3 mois après le traitement.