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Laminopathies : la nutraceutique comme piste thérapeutique

Publié le
Vignette Actualité - un chercheur du laboratoire en pleine manipulation de matériel

Une équipe de recherche taïwanaise confirme le potentiel thérapeutique de la L-carnitine et de la créatine chez de nouveaux poissons modèles de dystrophie musculaire congénitale liée à LMNA et de dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss.

La nutraceutique, ou l’utilisation de substances thérapeutiques dérivées de produits alimentaires, est à l’étude dans plusieurs myopathies, comme les collagénopathies ou les myopathies congénitales. Des chercheurs taïwanais ont exploré la pertinence de ces molécules, notamment la L-carnitine et la créatine, comme traitement dans les laminopathies. Ces dernières, dues à des mutations du gène LMNA, rassemblent des formes sévères, comme la dystrophie musculaire congénitale (DMC) liée à LMNA, ou à des présentations plus atténuées comme la dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss (DMED), et n’ont aucun traitement curatif à l’heure actuelle.

Le poisson comme modèle

À partir de matériel génétique extrait de deux patients atteints de DMC liée à LMNA et trois de DMED, les auteurs de l’étude ont généré cinq nouvelles lignées de poissons-zèbres porteuses chacune d’une mutation génétique pathogène différente.
Comme chez les malades, les capacités et structures musculaires de ces poissons modèles montrent des signes de dysfonction et de structure musculaires (vitesse de nage moins élevée, endurance réduite, diminution de tailles des fibres, fréquence cardiaque perturbée…). Ces similarités entre l’homme et l’animal confirment la pathogénicité des mutations génétiques et la pertinence de ces nouveaux modèles pour inférer l’efficacité de possibles thérapies.

Une motricité améliorée

L’administration de L-carnitine ou de créatine aux poissons modèles par l’eau de nage montre des bienfaits significatifs sur leur fonction musculaire, avec une inversion possible de l’atteinte motrice (nage plus rapide, endurance améliorée). Cependant, ces effets sont dépendants de la mutation : certains spécimens ont obtenu des bénéfices avec une substance et pas l’autre, tandis que d’autres n’ont révélé aucun effet positif notable à la suite du traitement, quelle que soit la molécule.

Ces résultats confirment le potentiel thérapeutique de la L-carnitine et de la créatine dans les laminopathies, et suggèrent une efficacité conditionnelle de ces molécules dépendante de la mutation en cause. Cette variabilité de la réponse thérapeutique souligne l’importance de la prise en compte de l’anomalie génétique dans la recherche de traitement.

Source
Creatine and L-carnitine attenuate muscular laminopathy in the LMNA mutation transgenic zebrafish.
Pan, S. W., Wang, H. D., Hsiao, H. Y. et al.
Sci Rep 2024 14(1): 12826.