DMD : un nouveau modèle de souris pour évaluer la restauration de la dystrophine
En utilisant CRISPR/Cas9, des chercheurs restaurent dans des souris modèles de DMD l’expression de dystrophine qui peut être évaluée avec une méthode non-invasive.
Plusieurs stratégies thérapeutiques ont été conçues dans la myopathie de Duchenne (DMD) afin de restaurer la production de dystrophine, protéine manquante dans cette maladie. Mais pour mieux évaluer cette restauration, il faut des méthodes capables de mesurer l’expression de dystrophine ; or, jusqu’à présent, celles mises au point chez le modèle animal sont assez invasives.
Pour améliorer la mise en évidence de l’expression de la dystrophine, une équipe américaine a développé un modèle de souris dans lequel le gène de la dystrophine est couplé à un autre gène qui émet un signal lumineux (le gène de la luciférase). Dans ce modèle de souris, la dystrophine est visible en fluorescence, ce qui permet de la localiser et de suivre son expression dans tous les muscles.
Elle a ensuite introduit une mutation dans l’exon 50 du gène de la dystrophine (une des mutations les plus fréquemment retrouvées chez les patients atteints de DMD) ce qui a réduit la production de dystrophine, et donc éteint le signal lumineux (souris ΔEx50-Dmd-Luc).
Enfin, elle a utilisé le système CRISPR/Cas9 pour corriger cette mutation : le signal lumineux est à nouveau actif. Les chercheurs peuvent ainsi voir que la dystrophine s’exprime à nouveau dans les muscles.
Ces résultats montrent l’efficacité du système CRISPR/Cas9 à restaurer l’expression de dystrophine, mais soulignent aussi l’intérêt de ce modèle (souris ΔEx50-Dmd-Luc) pour évaluer l’efficacité de traitements destinés à restaurer l’expression de la dystrophine
Source
In vivo non-invasive monitoring of dystrophin correction in a new Duchenne muscular dystrophy reporter mouse.
Amoasii L, Li H, Zhang Y, Min YL, Sanchez-Ortiz E, Shelton JM, Long C, Mireault AA, Bhattacharyya S, McAnally JR, Bassel-Duby R, Olson EN.
Nat Commun. 2019 Oct 4;10(1):4537.