Dermatomyosite : rajouter de l’apremilast quand les lésions de la peau résistent
Un essai nord-américain démontre l’utilité de l’ajout d’apremilast et son mode d'action pour soigner la dermatomyosite réfractaire avec une efficacité dans 87,5% des cas.
Sur 8 adultes atteints de dermatomyosite avec lésions de la peau persistantes en dépit d’un traitement par corticoïdes et/ou immunosuppresseurs, 7 allaient mieux sur le plan cutané à trois mois du début d’un traitement additionnel par apremilast, soit un taux de réponse de 87,5%. Ainsi se conclut un essai clinique de phase IIa conduit par un centre investigateur de la Nouvelle Orléans (États-Unis), qui a par ailleurs montré la bonne tolérance du médicament évalué.
Pris sous forme de comprimés, l’apremilast est déjà commercialisé sous le nom d’Otezla® pour une autre maladie auto-immune, le psoriasis. Il inhibe une enzyme, la phosphodiestérase 4 (PDE4), laquelle module différents médiateurs impliqués dans l’inflammation. Un mode d’action précisé par l’équipe qui a mené l’essai clinique. Le séquençage de l’ARN extrait des biopsies musculaires de participants à l’essai, réalisées avant puis après le traitement, montre en effet que l’apremilast réprime l’expression de 72 gènes et de 13 voies de signalisation inflammatoire, notamment celles qui impliquent différentes interleukines (4, 6, 12…) et l’interféron gamma.
Source
Apremilast in recalcitrant cutaneous dermatomyositis: a nonrandomized controlled trial.
Bitar C, Ninh T, Brag K et al.
JAMA Dermatol. 2022 Oct 5:e223917.