Dermatomyosite juvénile : deux nouveaux marqueurs d’activité
Une étude internationale valide la fiabilité de la galectine-9 et de la CXCL10 pour distinguer les poussées des rémissions de la maladie.
La dermatomyosite fait partie des maladies neuromusculaires pour lesquelles existent des médicaments efficaces (corticoïdes, immunosuppresseurs). Dans sa forme juvénile, qui débute avant l’âge de 18 ans, le traitement recommandé permet d’obtenir une rémission dans la moitié des cas. Dans l’autre moitié, en revanche, il ne provoque qu’une amélioration insuffisante ou n’empêche pas la survenue de poussée ultérieure de la maladie. L’idéal serait de prescrire à chaque enfant un traitement personnalisé, ajusté au fil des mois à l’activité réelle de la dermatomyosite (rémission ou non) afin de réduire à la fois le risque de lésions liées à la maladie et le risque d’effets indésirables liés aux médicaments. Pour établir cette ordonnance sur mesure, les médecins ont besoin de marqueurs biologiques (ou biomarqueurs) objectifs, fiables et faciles à mesurer.
Un duo très performant
Une étude internationale, à laquelle la France a participé, a évalué le potentiel de deux nouveaux biomarqueurs présents dans le sang : la galectine-9 et la chimiokine 10 à motif C-X-C (ou CXCL10). Chez 125 enfants de différents pays atteints d’une dermatomyosite juvénile, les taux sanguins de ces deux protéines se sont avérés plus efficaces que la concentration de la créatine kinase (CK) pour distinguer les enfants dont la maladie était active et ceux en rémission.
L’évolution des taux de galectine-9 et de CXCL10 a également permis, chez certains de ces enfants suivis pendant 2,8 ans en moyenne, de prédire une rémission durable sous traitement initial ou au contraire la survenue d’une poussée ultérieure et ce plusieurs mois avant l’apparition de ses symptômes.
De plus, chez 50 adultes atteints d’une dermatomyosite ou d’une autre forme de myosite, la galectine-9 et la CXCL10 ont également permis de faire la différence entre poussée et rémission, alors que ces biomarqueurs se sont montrés insensibles à l’activité d’autres maladies (sclérodermie, lupus, amyotrophie spinale proximale…) chez 61 personnes qui en étaient atteintes.
Enfin, cette étude a montré que quelques gouttes de sang étaient suffisantes pour mesurer le taux de la galectine-9 et de la CXCL10, un atout non négligeable pour l’utilisation de ces dosages en pratique courante.
Source
Galectin-9 and CXCL10 as biomarkers for disease activity in juvenile dermatomyositis: a longitudinal cohort study and multi-cohort validation.
Wienke J, Bellutti Enders F, Lim J, Mertens JS, van den Hoogen LL, Wijngaarde CA, Yeo JG, Meyer A, Otten HG, Fritsch-Stork RDE, Kamphuis SSM, Hoppenreijs EPAH, Armbrust W, van den Berg JM, Hissink Muller PCE, Tekstra J, Hoogendijk JE, Deakin CT, de Jager W, van Roon JAG, van der Pol WL, Nistala K, Pilkington C, de Visser M, Arkachaisri T, Radstake TRDJ, van der Kooi AJ, Nierkens S, Wedderburn LR, van Royen-Kerkhof A, van Wijk F.
Arthritis Rheumatol. 2019 Mar 1