Champions du monde, champions du muscle
L’équipe de France a brillé dans cette compétition, et nous a fait revivre les émotions de 1998.Les muscles des joueurs mais aussi de tous les supporters ont été largement mis à contribution. Découvrez leurs étonnants secrets !
Notre organisme contient environ 600 muscles différents. Mouvement, marche, course, posture, respiration, mastication, digestion, communication (et bien sur coup franc, tir au but et autre petit pont) : toute notre activité ainsi que nos fonctions vitales dépendent de leur bon fonctionnement. Il en existe une grande variété : les muscles qui recouvrent notre squelette (dits muscles striés squelettiques), le muscle cardiaque, ceux qui recouvrent les organes creux ou nos viscères (dits muscles lisses). Alors que l’on connaît 90 % de leurs fonctions contractiles, on connaît seulement 20 % des autres propriétés qui peuvent pourtant être essentielles, et, demain, ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques.
24 siècles après avoir découvert le muscle*, on connait aujourd’hui chaque muscle et leurs fonctions contractiles n’ont quasiment plus de secret pour les scientifiques. Mais au-delà de celles-ci, le muscle possède des fonctions d’« organe secréteur », au même titre que le foie, par exemple. Cette propriété peut notamment se vérifier dans notre cerveau ! En effet, l’exercice physique entretient la mémoire grâce à la sécrétion de facteurs neurotrophiques dérivé du cerveau. Cette sécrétion (la BDNF - facteur de croissance cérébrale) fait pousser les neurones de la mémoire… donc plus de neurones = plus de mémoire !
« Aujourd’hui, nous savons que le muscle est un organe secréteur, ce qui a des implications essentielles pour l’organisme. En effet, parmi les 965 protéines secrétées par des cellules musculaires, certaines sont impliquées dans la réparation des muscles, d’autres éclairent sur l’effet bénéfique de l’exercice musculaire sur les autres organes… des informations particulièrement importantes dans l’étude du vieillissement mais aussi pour des situations pathologiques, y compris dans certains cancers. C’est donc un nouveau champ de recherche où beaucoup reste à faire, car si on sait que le muscle secrète, on n’a encore que très peu d’information sur les effets de cette fonction ». Vincent Mouly, Directeur de recherche CNRS à l’Institut de Myologie.
* L’Homme de Chair, Michel Fardeau, Odile Jacob, avril 2005
Vous avez dit myologie ?
L’étude de la myologie (du grec ancien « muos »), la science des muscles qui, de fait, concerne 100 % de la population, serait donc essentielle pour mieux connaitre le muscle quel que soit son état (malade, sain, accidenté, sportif, vieillissant…) mais aussi pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques et pourtant, peu de scientifiques s’y penchent. Les chercheurs de l’Institut de Myologie, centre d’expertise sur le muscle situé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, explorent et impulsent la connaissance de cet organe qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.
Trois formations en myologie
- A l’Institut de Myologie :
- le diplôme Inter-universitaire de Myologie, dirigé par le Pr Bruno Eymard, pour comprendre les pathologies neuromusculaires, de leur physiologie au développement clinique.
- l’école d’été de Myologie : coordonnée par Dr J.A. Urtizberea, forme les médecins étrangers aux dernières avancées scientifiques et thérapeutiques dans les maladies neuromusculaires.
- A l’Université de Versailles : le diplôme universitaire de prise en charge et de traitement des maladies neuromusculaires, dirigé par le Pr Pascal Laforêt, dédié à la prise en charge des patients atteints de maladies neuromusculaires.