Pascal Obispo, parrain du Téléthon 2018
Cette année, c'est au tour de Pascal Obispo, auteur-compositeur et interprète de rajouter une corde à son arc en acceptant d’être le parrain du Téléthon 2018 à l'occasion de la 32ème édition. Loin de faire ses premiers pas à nos côtés, il a souvent répondu présent lors des précédentes éditions. Ce sera pour lui une autre occasion d’être aux côtés des malades, des chercheurs, des bénévoles de l’AFM-Téléthon qui donnera aux familles la force de guérir.
« Je suis très heureux d’être le parrain du Téléthon 2018. Je suis fier de partager le combat des familles, des enfants, de participer à cette mobilisation de tous, et dans toute la France, d’être aux côtés des chercheurs et des bénévoles. J’ai hâte de vivre cette fête de la solidarité ! »
Téléthon 2018 : V comme Vie, Vaincre, Victoires
L’histoire de l’AFM-Téléthon est née en 1958 de la volonté d’une poignée de parents bien décidés à sortir leurs enfants malades du désert médical, scientifique et social dans lequel ils se trouvaient et à prendre en main leur avenir.
Forts de cet esprit conquérant, la mort aux trousses, ils ont remporté de formidables victoires et franchi les étapes les unes après les autres vers leur ultime objectif : guérir et, en attendant, vivre comme tout le monde.
60 ans après, de victoires scientifiques en conquêtes sociales, des limites que l’on croyait infranchissables ont été repoussées, ouvrant la voie à une médecine nouvelle qui s’attaque à des maladies héréditaires du sang, de la vision, du foie, des muscles, donnant aussi des armes pour vaincre les cancers, les maladies neurodégénératives…
« Dans cette révolution médicale, vous, donateurs, bénévoles et partenaires du Téléthon, jouez un rôle déterminant. Grâce à votre mobilisation, l’espoir devient concret pour les milliers de familles qui, depuis 60 ans, défient la fatalité inscrite dans leurs gènes. » déclare Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon.
En 2018, vaincre la maladie devient possible... est possible !
Le muscle à portée de thérapie génique
Nos 600 muscles représentent près de 40% du poids du corps et contribuent à toutes les fonctions vitales : bouger, respirer, manger…. Le défi que doit relever la thérapie génique est donc immense. Grâce au travail acharné des chercheurs des laboratoires du Téléthon, ce qui semblait utopique hier est aujourd’hui possible. Les muscles, trop grands, trop nombreux, longtemps inaccessibles, sont désormais à portée de thérapie génique ! Les premiers résultats le montrent, porteurs d’espoirs.
Myopathie myotubulaire : le muscle à portée de traitement
En septembre 2017, un premier enfant atteint d’une myopathie myotubulaire a été traité aux États-Unis avec un produit de thérapie génique initialement conçu et développé par Généthon. Trois mois après l’injection, il tient assis seul et attrape des objets ; des gestes impensables chez des enfants que la maladie prive de tout mouvement.
C’est la première fois que l’on tente de réparer par thérapie génique les muscles du corps entier !
Aujourd’hui, six jeunes enfants ont pu bénéficier de cet essai.
“Quand j’ai vu la vidéo, je n’arrivais pas à décrocher mes yeux de l’écran. J’ai dû la visionner deux fois pour me rendre compte. J’étais émerveillée de voir tout ce que ces enfants qui ont bénéficié de la thérapie génique pouvaient faire et qu’ils ne pouvaient pas faire avant. C’était très émouvant. J’ai pensé avant tout aux parents.” commente Ana Buj Bello, qui, avec son équipe de Généthon, a mis au point ce traitement pour la myopathie myotubulaire.
En savoir plus :
La myopathie myotubulaire est une maladie génétique liée à l’X qui touche un garçon nouveau-né sur 50 000. Elle est due à des mutations du gène MTM1 codant la myotubularine, une protéine impliquée dans le fonctionnement des cellules musculaires. Elle se caractérise par une faiblesse musculaire extrême et une insuffisance respiratoire sévère. 50% des enfants atteints décèdent avant l’âge de 18 mois.
C'est la première fois que l'on arrive à traiter un organisme entier, une avancée incroyablement porteuse d'espoir pour les malades atteints de maladies neuromusculaires !
Amyotrophie spinale : la thérapie génique confirme son efficacité
Des résultats très encourageants ont été obtenus chez des enfants atteints de la forme la plus grave d’amyotrophie spinale, grâce à une thérapie génique que Généthon, le laboratoire de Téléthon, a contribué à mettre au point. Elle consiste en une seule injection, à enrayer l’évolution naturelle de la maladie.
Quinze bébés ont été traités. Presque tous sont capables, à 24 mois, de s’asseoir sans aide et un tiers d’entre eux peuvent se tenir debout. Fin 2018, il y aura une extension de l’essai en France.
Respirer et manger sans aide, s’asseoir, se lever, voire faire quelques pas… des progrès jusque-là inimaginables pour ces enfants !
23 ans après l’identification du gène responsable de l’amyotrophie spinale par une équipe française financée par les dons du Téléthon, un espoir nait pour les parents dont les enfants sont atteints de cette maladie lourdement invalidante et mortelle à court terme dans sa forme la plus grave.
En savoir plus :
L’amyotrophie spinale est une maladie génétique rare qui touche les neurones moteurs entraînant une atrophie progressive des muscles. Dans les formes les plus graves, les muscles intercostaux sont paralysés et une assistance ventilatoire peut s’imposer pour respirer même à un très jeune âge.
L’identification en 1995 du gène responsable de l’amyotrophie spinale par une équipe française grâce aux dons du Téléthon a ouvert la voie à la recherche de traitements innovants.
Des grandes premières pour des maladies rares
Après le système immunitaire, le cerveau, la vision … la thérapie génique, devenue une approche médicale à part entière, s’étend aux maladies du foie, du sang … De la première preuve d’efficacité de la thérapie génique chez les bébés-bulle au premier traitement à l’essai pour la maladie de Crigler-Najjar, une maladie du foie, que de chemin parcouru ! Grâce aux dons du Téléthon, une véritable révolution médicale est en marche et des maladies autrefois incurables entrent dans une nouvelle ère, celle du médicament.
Crigler-Najjar : démarrage de l'essai de thérapie génique
Vaincre la maladie : le rêve de Mélissa, en passe de devenir réalité
Mélissa a 23 ans. Elle devrait être la première patiente incluse dans un essai de thérapie génique mené par Généthon, le laboratoire du Téléthon, pour la maladie de Crigler-Najjar, une maladie rare du foie. Avec cet essai, Généthon a un objectif : stopper la maladie et permettre aux malades qui passent plus de douze heures par jour sous des lampes UV, de retrouver une vie normale.
C’est avec beaucoup d’émotion et de confiance que Mélissa envisage l’avenir : « Dans la vie de tous les jours je dois en permanence anticiper, je ne peux pas faire de choses imprévues et spontanées. Enfin, le Téléthon me donne l’espoir de pouvoir vivre comme tout le monde. Ce qui peut changer ? Toute ma vie ».
Il y a quelques mois, Mélissa a signé le consentement pour faire partie de l’essai clinique que l’on doit aux travaux menés depuis 5 ans par Federico Mingozzi au sein du laboratoire de l’AFM-Téléthon.
« Cet essai est rendu possible grâce aux travaux pionniers menés depuis près de 20 ans par Généthon au service de la thérapie génique pour les maladies rares. Il y a aujourd’hui 8 essais cliniques en cours à travers le monde pour des produits issus de Généthon ou auquel il a été étroitement associé » précise Frédéric Revah, Directeur général de Généthon.
Prochaines étapes pour Mélissa ? Une période d'observation et d'examens divers qui permettront d'évaluer l'essai, et surtout, l'injection du produit de thérapie génique tant attendue.
La maladie de Crigler-Najjar en bref
D’origine génétique, le syndrome de Crigler-Najjar est une maladie rare du foie qui touche moins de 20 personnes en France. Elle se caractérise par l’accumulation anormale dans tous les tissus de l’organisme et le cerveau, de bilirubine, une substance pigmentée jaune fabriquée par le foie. Lorsque l’enzyme chargée de l’éliminer ne fonctionne pas, la bilirubine s’accumule, provoquant une jaunisse intense et chronique. Si elle n’est pas traitée rapidement cette accumulation peut générer d’importants dommages neurologiques et devenir mortelle. Il n’existe pas de médicament pour cette maladie. Seule la photothérapie, de 10h à 12h par jour, permet de faire diminuer le taux de bilirubine. La greffe de foie, quand elle est possible, est un traitement compliqué et très lourd.
Passer la moitié de ses journées sous des lampes UV, ça n’est pas une vie ! Avec la thérapie génique, la vie des malades peut changer.
La thérapie génique à l'attaque des maladies du sang
Pour Lee, 13 ans, l’espoir c’est la thérapie génique !
Originaire de Thaïlande, Lee a été adopté par Géraldine et Serge en 2007. A son arrivée en France, un pédiatre pose un diagnostic alarmant : Lee est atteint d’une thalassémie. Sans de très régulières et contraignantes transfusions sanguines qui durent des heures, sa vie est en danger : « Ce fût le désarroi complet explique Géraldine. Il était hors de question que je le rende, c’était bel et bien MON fils ! Notre objectif, c’est la guérison. J’ai remué ciel et terre pour faire avancer les choses, passé des jours et des nuits sur internet, j’ai vu de nombreux médecins, je les ai questionné sur les avancées de la recherche. »
En 2010, une première percée des chercheurs est réalisée, avec le soutien du Téléthon : la thérapie génique permet alors à un jeune malade, Paul-Louis, de vivre tout à fait normalement sans transfusions sanguines…. Il aura fallu plusieurs années pour que cette percée soit confirmée en avril dernier chez une vingtaine de patients à travers le monde.
Ce succès n’aurait pas été possible sans la première preuve d’efficacité faite en 2010, grâce notamment aux dons du Téléthon et au Professeur Philippe Leboulch, spécialiste de la vectorologie, qui a franchi toutes les étapes clés pour mettre au point le vecteur médicament « LentiGlobin » utilisé dans cette thérapie.
Pour Géraldine, l’espoir devient concret : « Voilà ce que j'attends depuis 10 ans. Enfin le bout du tunnel pour mon loulou. Là nous y sommes. Lee va être guéri, j’en ai aujourd’hui l’intime conviction. Je me battrai pour lui et avec lui jusqu’au bout. »
En savoir plus
La Bêta-thalassémie est une des maladies génétiques les plus fréquentes. Elle touche environ 300 000 personnes dans le monde avec 60 000 nouveaux cas chaque année. Chez les personnes atteintes, l’un des gènes indispensables à la production d’hémoglobine est muté, ce qui entrave le transport d’oxygène dans le sang, entraînant une anémie plus ou moins sévère.
Dans sa forme majeure, la survie des malades est assurée par des transfusions mensuelles et un traitement afin d’éliminer des dépôts de fer causés par ces transfusions. Celles-ci n’ont qu’un effet palliatif.
Le traitement curatif proposé à ces patients est une greffe de moelle osseuse, quand ils ne présentent pas un état clinique trop fragile et qu’ils ont un donneur compatible dans leur fratrie, ce qui n’est possible que dans 25% des cas.
Première mondiale dans les déficits immunitaires
En juin 2010, Azizah, jeune maman de 23 ans, donne naissance à Sethi. Après quelques mois, les premiers symptômes apparaissent. D'abord, un eczéma persistant et virulent, puis des bleus, de multiples infections et enfin des saignements inquiétants. En mars 2011, les médecins diagnostiquent chez Sethi un syndrome de Wiskott-Aldrich, un déficit immunitaire héréditaire très rare qui ne touche qu’un garçon sur 200 000.
Après 3 ans d’hospitalisations, de transfusions, d’une surveillance de chaque instant, Sethi entre, en janvier 2014, dans l’essai de thérapie génique mené par Généthon, le laboratoire de l’AFM-Téléthon : « Cela faisait 1048 jours que nous attendions ce jour... L'émotion, et les larmes sont là... ainsi qu’une pointe d'angoisse quant au futur. Mais aujourd'hui plus que tout, c'est la joie d'avoir eu accès à cet essai clinique et c’est la chance d’une nouvelle vie pour Sethi ! »
Aujourd’hui, Sethi, s’il reste fragile, est sorti de sa « bulle ». « Sethi peut courir, aller à l’école. Cette thérapie offre une nouvelle vie à mon fils ! ». Il a eu 8 ans en juin dernier, un cap inespéré par sa maman.
Le saviez- vous ?
Les premiers pas de la thérapie génique ont lieu dans les années 1990. Les chercheurs décident de s’attaquer aux déficits immunitaires.
C’est en 2000 qu’a lieu la première démonstration au monde de l’efficacité de la thérapie génique. Des bébés-bulle, des enfants atteints d’un grave déficit immunitaire, sortent de leur bulle stérile et retrouvent une vie normale !
Aujourd’hui, avec près de 20 ans de recul, les enfants traités « vivent bien, ils ont un système immunitaire qui fonctionne. On les surveille, en moyenne on les voit tous les 6 mois à peu près » déclare le Pr Alain Fischer qui a mené l’essai.
En 2007, deuxième avancée spectaculaire : la thérapie génique menée en Italie (Pr MG Roncarolo) et co-financée par les Téléthon français et italien permet de guérir une dizaine de malades atteints d’un autre déficit immunitaire (déficit en ADA- adénosine désaminase). Ce traitement sera la deuxième thérapie génique à recevoir en Europe une autorisation de mise sur le marché en 2016.
Ces deux premiers succès de thérapie génique ont ouvert la voie. Les essais se multiplient pour des déficits immunitaires (syndrôme de Wiskott Aldrich, Granulomatose Chronique…). Plus de 150 malades, pour la plupart des enfants, atteints de ces maladies rares du système immunitaire ont été traités par thérapie génique à travers le monde, ces 20 dernières années ! Au-delà des maladies du système immunitaire, c'est toute la médecine qui a profité de ces succès. C'est le cas par exemple pour des cancers du sang, traités de façon spectaculaire par les cellules CAR-T, des cellules modifiées génétiquement pour tuer les cellules cancéreuses.
Jacqueline, pionnière de cœur
Jacqueline est la première personne au monde à avoir été opérée, en octobre 2014, d'une opération du cœur inédite jusqu’alors. Elle a bénéficié d’une greffe de cellules souches réalisée par le Pr Ménasché de l'hôpital européen Georges Pompidou.
« Je menais une vie sans problèmes, explique-t-elle. Puis j'ai eu un infarctus entraînant une insuffisance cardiaque sévère. Je ne me pensais pas malade du cœur. Le Pr Ménasché est venu me voir pour me proposer son programme expérimental. J'étais la cliente idéale, mais je ne savais pas que j'étais la première. Une pionnière ? Tout à fait je l'assume, et je suis prête à le revendiquer. Quand je me suis réveillée je n'étais pas trop en forme. Puis tout s'est passé normalement. Avant j’étais très diminuée. Je m’essoufflais, je ne pouvais pas monter les escaliers. J’avais le cœur qui ne suivait pas. Depuis, j'ai recommencé à vivre. J’avais une partie du cœur qui ne fonctionnait plus. Le côté où il y a eu le patch greffé repart normalement, comme si je n’avais jamais été malade. Je danse même avec mes petites filles ! »
L’idée sur le papier paraît simple : créer un patch biologique qui sera apposé sur la zone abîmée du cœur de patients victimes d’infarctus du myocarde.
« C’était la première fois au monde qu’on injectait dans un cœur des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires » précise Philippe Menasché à l’origine de cette première mondiale.
Ces résultats ont ouvert une nouvelle voie de réparation du cœur. Le professeur envisage maintenant d’utiliser les cellules souches non plus pour les transplanter mais pour produire une sorte de « jus de cellule » qui sera injecté aux malades par voie intraveineuse pour réparer leur cœur.
Une perspective prometteuse pour des atteintes cardiaques aujourd’hui sans traitements comme celles liées à la myopathie de Duchenne ou aux effets secondaires de la chimiothérapie.
Une prouesse médicale et scientifique dans une maladie de la peau
Dès la naissance de Léo, les premiers signes de la maladie apparaissent. De petites bulles parsèment ses mains et, très vite, le diagnostic tombe. Léo est atteint d’une épidermolyse bulleuse de type dystrophique, une maladie génétique rare qui se caractérise par l’apparition de bulles sur tout le corps dues au décollement du derme et de l’épiderme.
C’est à l’apprentissage de la marche que la famille rentre de plein fouet dans le quotidien difficile de la maladie. Les chutes, les frottements, provoquent des plaies douloureuses sur le corps du petit garçon et la famille doit s’adapter.
En novembre 2017, c'est un coup de tonnerre pour les familles concernées par ces terribles maladies ! Un garçon de 7 ans atteint d’épidermolyse bulleuse jonctionnelle, une autre forme de la maladie que celle de Léo, est sauvé grâce à une première mondiale : une greffe de peau génétiquement modifiée sur 80 % du corps.
Cette prouesse médicale et scientifique a été réalisée grâce à une approche thérapeutique de pointe combinant thérapie génique et thérapie cellulaire mise au point par le chercheur italien, Michele De Luca, dont les travaux ont été soutenus à l’origine par les Téléthon français et italien.
Un succès qui ouvre la voie à de nouveaux essais pour d’autres patients atteints d’épidermolyse bulleuse.